Déclaration
Est-ce un crime de combattre pour l’unité contre la division?
Collectif de personnels de l’éducation, parents d’élèves et citoyens solidaires
Nous sommes des femmes et des hommes de bonne volonté qui, sans jamais prétendre nous substituer aux organisations syndicales et de parents d’élèves en place, estimons que, par delà leurs différences, elles devraient s’unir pour mobiliser personnels de l’éducation et parents en défense de leurs intérêts piétinés par la politique du gouvernement français relayée avec zèle en Martinique par le rectorat.
Le gouvernement connaît la Martinique comme une championne toutes catégories de la division, et, conséquence logique, en a fait la championne académique des suppressions de postes : 1000 en 10 ans dans un pays ravagé par le chômage.
Un responsable du Rectorat de Martinique a pu dire en se moquant de nous : en Martinique on supprime les postes comme une lettre à la poste !
Certains d’entre nous participent au « Front commun pour la réussite éducative » qui, sous la coordination de l’UPEM, rassemble la quasi-totalité des organisations syndicales et de parents du secteur éducatif.
Mais force est de constater que, malgré l’existence de cette structure unitaire, la division jadis recommandée par le colon Lynch spécialiste du diviser nos ancêtres esclavagisés pour régner en maître sur eux, se poursuit.
Division entre les différentes catégories de personnels et marginalisation de deux secteurs clefs : l’enseignement agricole et l’Université victime d’une gigantesque escroquerie financière.
Mobilisations en ordre dispersé contre les 57 suppressions de postes prévues pour la rentrée, et échec de leur remise en cause malgré une motion contre ces suppressions et pour le maintien en Martinique des lauréats aux concours, présentée par le Front commun pour la réussite éducative et votée à l’unanimité, élus compris, lors du conseil de l’éducation du 25 janvier 2018.
Dénonciations en ordre dispersé du manque à gagner de 337 emplois aidés pour la rentrée scolaire, (563 ayant été attribués sur les 900 nécessaires), rendant impossible le fonctionnement de la plupart des établissements notamment à la vie scolaire.
Et comble du comble, nous avons appris que 417 étudiants devraient se retrouver sur le carreau suite à la non accréditation par le ministère de 6 formations présentes sur la plate forme parcourssup, auxquelles ils s’étaient inscrits.
Alors, estimant que, sans attendre le chaos programmé de la rentrée scolaire, c’est tout de suite qu’il faut préparer la résistance , car nous sommes en état d’urgence, nous avons pris des initiatives.
Nous avons écrit au maire de Fort de France pour lui demander la mise à disposition exceptionnelle du grand carbet du parc floral le mercredi 29 août de 16h à 21h, (comme il l’avait fait le 28 août 2015), afin d’organiser un grand meeting unitaire d’information et de mobilisation contre le chaos de la rentrée.
Nous avons, par l’intermédiaire de l’UPEM, invité mercredi 18 juillet toutes les organisations du front commun pour la réussite éducative à une réunion préparatoire à une conférence de presse unitaire vendredi 20 juillet.
Le secrétaire général d’une de ces organisations a engagé une démarche hostile aux initiatives de notre collectif, déclarant que son organisation s’en désolidarisait.
Pour notre part, résolument attachés à la cause de l’unité, que nous qualifions, reprenant une formule poétique d’Aimé Césaire, d’arme miraculeuse, nous poursuivrons avec détermination notre démarche que, en militants de terrain, nous savons correspondre à 100% à la volonté majoritaire des personnels, parents d’élèves, de la jeunesse et de la population.
Nous sommes convaincus que notre combat pour l’unité, car il faut hélas mener un combat farouche pour la réaliser, n’est pas un crime.
A bas la division ! Vive l’unité !
Pour le collectif : Jacqueline PETITOT, CSTM éducation
Coordonnatrice en 2012 du front commun de l’éducation.
Jeudi 19 juillet 2018