Et si Marie-Jeanne faisait un dernier baroud d'honneur ? (2è partie)
Le présent article, dont la première partie a été publiée ce matin, ne tient pas compte du résultat de l'Assemblée générale du MIM (Mouvement Indépendantiste Martiniquais) organisée ce vendredi 07 septembre par l'administrateur provisoire désigné par la justice française suite à une requête déposée par un groupe de militants du parti. Du reste, au moment où nous rédigeons cet article, ladite assemblée n'a pas encore commencé ou alors est en cours.
La réflexion que nous voulons développer est la suivante : et si, dans un ultime baroud d'honneur, Alfred MARIE-JEANNE, proposait à ses alliés du GRAN SANBLE de former une seule et même organisation ? Pour l'heure, on le sait, le GRAN SANBLE est une alliance ou une coalition de 6 partis politiques : le MIM, le RDM, le PCM, le PALIMA, le CNCP et MARTINIQUE-ECOLOGIE. Alliance qui avait obtenu 30% des voix lors du premier tour des élections territoriales de décembre 2015, élections qu'elle remportera au second tour suite à une alliance ("de gestion" comme on l'oublie souvent) avec la Droite cette fois du mouvement BA PEYI-A AN CHANS.
Or, que constate-t-on au bout de trois années de pouvoir du GSPBPAC (GRAN SANBLE POU BA PEYI-A AN CHANS) ? Ceci : si les chefs des partis autres que le MIM déploient dans leurs secteurs de compétence une activité presque débordante pour certains (es), si des résultats concrets sont obtenus (ligne maritime FDF/Case-Pilote, relogement des élèves du lycée Schoelcher et reconstruction de ce dernier, mise en route du Café-Excellence Martinique, démarrage du TCSP, Label "Zéro Chlordécone", mises à deux fois deux voies de portions de routes accidentogènes, actions importantes dans le social etc...), ceci n'a pas bénéficié à leurs différents partis. En clair, aucun des partis du GRAN SANBLE autres que le MIM n'a réussi à émerger depuis la victoire de décembre 2015 !
Est-ce la faute du MIM ? Ou alors celle de MARIE-JEANNE ?
Evidemment non ! Certes, l'aura, le charisme de CHABEN sont si puissants qu'ils ont tendance, sans doute à l'insu de son plein gré, de faire de l'ombre aux autres chefs de partis de la coalition GRAN SANBLE, mais il ne serait pas honnête de faire reposer l'incapacité des différents partis à émerger sur la scène politique sur la seule présence "envahissante" du président de la CTM. Ces autres partis (PCM, PALIMA, RDM, CNCP et MARTINIQUE-ECOLOGIE) peinent à attirer un nombre conséquent de militants parce qu'i y a une crise du...politique et une désaffection de la population pour ce dernier. Que l'on se garde d'oublier que 74% des Martiniquais n'ont pas jugé bon d'aller voter lors des dernières législatives ! Fort logiquement, cette désaffection frappera plus fortement les petites organisations que les grosses. Plus fortement donc les cinq alliés du MIM au sein du GRAN SANBLE que le MIM lui-même. Du moins jusqu'à l'éclatement de la crise au sein de ce dernier qui a entrainé l'organisation de l'assemblée générale d'aujourd'hui sous le contrôle de l'Etat français.
Du coup, on en revient à l'interrogation de départ : MARIE-JEANNE se contentera-t-il de diriger la fraction des militants du MIM qui lui restera fidèle suite à l'assemblée générale d'aujourd'hui, un MIM forcément affaibli, ou alors peut-il tenter un coup audacieux comme il a su si bien le faire au cours de sa longue carrière politique ? A notre humble avis, accepter de diriger un MIM affaibli en espérant le regonfler ou le rebooster au fil du temps n'est pas une option viable. Tout comme le PCM et le PPM, il apparaît que le MIM, le MIM historique plus précisément, a fait son temps et la crise que subit ce parti le démontre sans discussion possible. D'ailleurs, les "fractionnistes" n'ont-ils pas déjà annoncé que quelque soit le résultat de l'assemblée générale d'aujourd'hui, ils créeraient un nouveau parti ? Ce qui signifie bel et bien que CHABEN sera à la tête d'un MIM affaibli.
Dès lors, pourquoi CHABEN ne pourrait-il pas proposer à ses partenaires du GRAN SANBLE de fusionner dans une seule et même organisation qui pourrait prendre le nom de GRAN SANBLE POUR LA NATION MARTINIQUAISE ? Oui, passer de la coalition actuelle à la fusion. Certes, les obstacles sont nombreux quant à la réalisation d'un tel projet, à commencer par l'ego des chefs de parti ou leur attachement viscéral au nom dudit parti, mais y a-t-il une autre alternative ? Car ce qui pend au nez de l'actuel GRAN SANBLE, c'est la mise en place, par les "fractionnistes" du MIM d'un nouveau parti rassemblant large, notamment en intégrant certains partis communaux tels qu'à Sainte-Marie. Un nouveau parti qui parce qu'il sera nouveau sera plus à même de séduire en jouant à fond la carte du jeunisme.
Ne rien faire au niveau du GRAN SANBLE serait en tout cas suicidaire. A plus ou moins moyen ou long terme. Il serait bon que par conséquent les leaders des différents partis qui le composent réfléchissent à la mise en place d'un GSNM (Gran Sanblé pour la Nation Martiniquaise) qui serait tout à la fois : PATRIOTE, ECOLOGISTE et ANTICAPITALISTE. Autrement, tout ce beau monde finira par rejoindre le magasin des antiquités de l'histoire politique de la Martinique...
(à suivre)