Seychelles: le festival Kréol ou l'hymne aux identités de l'Océan Indien
Effervescence, sonorités de Sega, rythme de moutia et maloya, parfum d'épices... Le festival Kreol aux Seychelles qui a lieu du 24 au 31 octobre 2018, est le plus grand événement culturel du pays. Tous les ans, musique créole, danse, poésie, littérature, gastronomie, décoration, habillement se retrouvent sur l'île Mahé entre mer, plage et montagnes. Une semaine haute en couleurs où toutes les communautés insulaires mettent en avant les particularités de leur créolité. Le rendez-vous le plus important est de loin le grand défilé du samedi 27 octobre au coeur de la capitale Victoria. Gramounes, marmailles, jeunes gens, tous et toutes se retrouvent en musique dans des cortèges et sur des chars. Comme de coutume chaque année, d'autres territoires créoles participent dont La Réunion. Aucune indication n'a encore été donnée sur la participation financière de La Réunion à cet événement. Invité par l'Office du tourisme des Seychelles, Imaz Press Réunion est présent sur place.
Entre procession, bal et conférences, c’est toutes les cultures qui sont à l’honneur pour cette 33ème édition du Festival Kréol. Dans le défilé ou "sérénade", le Mozambique, L’Île Maurice, Rodrigues, La Réunion, Madagascar, l’Afrique du Sud, l’Inde… Les célébrations de cette année se sont déroulées sous le thème de " yer nou lidantite (fier de notre identité).
Dans son discours à l’ouverture du festival, Macsuzy Mondon, la ministre responsable de la jeunesse, des sports et de la culture qui préside également le comité s’est alarmé de la "globalisation du monde. Car sans culture et sans identité nous sommes vulnérables. (…) Nous devons être fiers qu’être Seychellois, d’être créole."
Cette année, l'île intense est représentée par une troupe de quinze artistes du Maloya originaire de l’Est, " Destyn Maloya". C'est sous un soleil de plomb qu'ils ont performé, dansant sur le goudron brûlant, "Tout le monde a été très accueillant; ils chantaient avec nous!" s'exclame le chanteur Fabrice Ramaye. C'est la première ois que ces artistes venaient aux Seychelles.
Pour Lynda Lee Mow Sim, conseillère régionale "C’est très important pour nous d’être présent ici, car ce qui nous uni finalement au sein de l’Océan Indien, que ce soit La Réunion, Maurice, Rodrigues ou les Seychelles c’est bien le parler créole. Alors quelque part garder la langue créole, c’est garder sa culture et une histoire commune, un bien partagé. "
A la nuit tombée, la fête n'était pas finie, les bandroles pas tout à fait pliées. Une série de concert commence pour le grand plaisir du public. Les groupes qui ont défilé l'après-midi s'enchaînent sur scène. Destyn Maloya met le feu, au rythme du kayamn.
Vague sur la participation financière de La Réunion
Sur la question du financement du déplacement de tout ce beau monde, Lynda Lee Mow Sim est restée très vague et souligne que "la participation est pour nous très importante." Quand on aime à la Région, on ne compte pas… "Partager la culture du Maloya qu’ils ne connaissent pas ici ils ont des musiques que nous n’avons pas, nous nous avons ce Maloya qui les intéressent," termine la conseillère régionale.
En 2012 , la participation de la Région Réunion au carnaval des Seychelles s’élevait à plus de 137 000 euros, une somme ayant à l’époque suscité l’indignation de l’opposition régionale de l'époque et de Monique Orphé alors députée. Un avion spécial avait également été affrété pour l’occasion et 10 000 arbres avaient été plantés aux Seychelles par le CIRAD pour la "compensation carbone volontaire de la Région Réunion". Deux initiatives ayant elles aussi été suivies de pas mal d’incompréhensions...