La justice rejette la demande de suspension de forages en Guyane
PARIS (Reuters) - La justice française a rejeté vendredi les demandes de plusieurs associations de protection de l'environnement et d'une commune visant à obtenir en référé la suspension de forages de Total au large de la Guyane.
Le projet d'exploration pétrolière, qui date des années 2000, suscite l'inquiétude de plusieurs associations redoutant des dommages irréversibles à l’environnement dans une zone reconnue comme cruciale pour la biodiversité par plusieurs organisations internationales.
Le ministre de la Transition écologique et solidaire et le ministre de l’Economie ont cependant prolongé le permis de recherches jusqu’au 1er juin 2019 tandis que le préfet de la région Guyane a autorisé une filiale de Total à réaliser cinq forages d’exploration.
Ces deux décisions ont été attaquées en référé par plusieurs associations de défense de l’environnement ainsi que la commune de Sinnamary devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise qui a rejeté leurs demandes.
Le tribunal a estimé notamment que les conditions d'urgence n'étaient pas remplies et qu'il n'existait pas de doutes suffisants quant à la légalité de la décision du préfet.
Cette décision en référé ne préjuge pas de l'avis que le tribunal sera amené à rendre par la suite sur le fond du dossier.
"Alors que Total a déjà commencé les forages exploratoires depuis le 23 décembre, les associations requérantes, ainsi que le collectif Stop Pétrole Offshore Guyane, regrettent vivement que la justice n’ait pas retenu l’urgence de la situation", a réagi dans un communiqué Greenpeace, à l'origine des recours aux côtés de Guyane Nature Environnement, Nature Rights, Sea Shepherd France, Surfrider Europe, ZEA et les Amis de la Terre France.
"La mobilisation contre les projets pétroliers au large de la Guyane ne fait que commencer, et les associations entendent continuer leurs actions et les procédures juridiques", ajoute le communiqué.
(Gwénaëlle Barzic et Bate Felix, édité par Jean-Michel Bélot)