État des lieux de l’enseignement du créole à Sainte-Lucie
Lindy-Ann Alexander
Trois langues se disputent le paysage linguistique de Sainte Lucie : l’anglais, la langue officielle et deux langues vernaculaires, l’une, un créole à base lexicale anglaise et l’autre, un créole à base lexicale française. Entre ces trois langues parlées à Sainte-Lucie, il y a un va-et-vient fluide, une véritable alternance codique ou « code-switching » à grande échelle. L’anglais en usage est fortement influencé par le « Kwéyòl » et les tentatives d’encourager la pratique d’un anglais standard dans le parler quotidien à l’école n’ont pas toujours abouti. D’ailleurs, un bon nombre de Saint-Luciens qui se disent monolingues anglophones utilisent souvent des mots et des expressions relevant d’un lexique créole. Mais quel est l’état de la pratique du « Kwéyòl » aujourd’hui ? Peut-on parler d’un regain de la langue ? On se rend vite compte que le phénomène ou le problème de la langue créole à Sainte Lucie n’est pas simple et que même si les gens sont plus conscients de l’intérêt et de l’importance du « Kwéyol » et de la valorisation de cette culture, ils ne s’engagent pas dans de vrais débats autour de la langue.