QUELLE EAU DU ROBINET LES BEKES ONT-ILS BU PENDANT 30 ANS ?
Mardi, 3 Décembre, 2019 - 09:04
On a du mal à croire qu'Emmanuel DE REYNAL dirige une boite de communication.
Comment a-t-il pu être aussi mauvais l'autre soir face à Franck ZOZOR, sur MARTINIQUE 1è ? En effet, le bougre a commencé par préférer être appelé "Martiniquais" au lieu de "Béké". Cela démontre qu'il n'a rien compris à la problématique ethnique qui agite ce pays depuis des siècles. Ou qu'il refuse de le comprendre. En effet, avant d'être Martiniquais, on est, malheureusement et à cause du système colonial, à cause de la pigmentocratie mise en place par ce dernier, membre d'une catégorie ethnique avant tout.
CESAIRE l'avait compris : "Je veux pousser le grand cri nègre qui ébranlera les assises du monde" ; "Nègre je suis, nègre je resterai"etc...Oui, c'est le système colonial tri-séculaire qui fait d'abord de nous soit des "Nègres" soit des "Békés" soit des "Mulâtres" soit des "Chabins" soit des "Indiens" etc...etc...avant d'être des Martiniquais. On a le droit être contre ce système, on peut lutter contre lui, mais on ne peut nier sa réalité comme l'a fait Emmanuel DE REYNAL sur MARTNIQUE 1è.
Il est un Béké et il restera un Béké. Qu'il le veuille ou non.
Martiniquais, ça n'existe pas ! C'est une fiction, un rêve. Ca n'existera que du jour où un drapeau national flottera sur l'actuelle préfecture de Fort-de-France transformée dès lors en Palais National. Pour l'instant, l'île dénommée Martinique est peuplée par des Français noirs et métissés (et d'une poignée de descendants de colons) qui ont voté à 76% contre cette poussière d'autonomie qu'est l'Article 74. Et dans ce territoire colonial français, il y a D'ABORD ET AVANT TOUT des Nègres, des Békés, des ceci, des cela. Point à la ligne.
Mais, autre faute de communication de DE REYNAL : dévier la question du chlordécone sur celle du mauvais état des 5.000kms de tuyaux qui transportent l'eau à travers la Martinique. S'il s'agit d'un problème réel qui, lui aussi, met en danger la santé des Martiniquais, il ne dédouane en rien le groupe béké du crime consistant à avoir importé ce dangereux pesticide. Si le communicant DE REYNAL avait été un habile communicant, il aurait pu dire deux choses. Juste deux choses qui auraient pu le rendre un tant soit peu crédible.
Il aurait dû avoir dit ceci :
__"Oui, les DE LAGUARIGUE et les autres ont eu tort d'avoir importé le chlordécone jusqu'en 2002 alors qu'il avait été interdit aux Etats-Unis dès 1979 ! Oui, les planteurs békés ont eu tort d'avoir fait régulièrement pression sur les députés martiniquais pour les pousser à demander des prorogations d'utilisation du chlordécone ! Oui, ils ont eu tort de faire également pression sur les différents ministres de l'agriculture par lobby béké interposé ! Mais...nous, les 3.500 Békés, on reçoit l'eau du robinet nous aussi, on se baigne avec, se brosse les dents avec, nos servantes font à manger avec. Non, chaque mois pendant trente ans, aucun hélicoptère n'a largué nuitamment des tonnes de packs d'Evian et de Vittel sur la presqu'ile du CAP EST afin de nous permettre d'utiliser une eau pure. Nous avons bu NOUS AUSSI une eau gorgée de chlordécone pendant trente ans tout comme vous, les gens de couleur. Et nous aussi, nous mangeons des ignames, des "dachines" etc...
__"Jusqu'aux années 50 du siècle dernier, les Békés possédaient 70% de l'économie martiniquaise. Or, aujourd'hui, ils n'en possèdent que...11%. La COLAS, c'est pas à nous, ORANGE CARAIBES, c'est pas à nous, MacDo, c'est pas à nous etc...etc...
Si E. DE REYNAL avait été un bon communicant, voici ce qu'il aurait dû avoir dit sur MARTINIQUE 1è afin de défendre le groupe béké et adoucir un tant soit peu la colère des Martiniquais non-békés contre ce dernier. Mais bon, c'est son problème ! C'est le problème de sa caste !...