Roman FERRY soutient une thèse en science sur le Campus Schœlcher
Photo: M. Romain FERRY au centre est entouré à sa droite par sa Directrice de thèse Professeure Juliette SMITH-RAVIN Université des Antilles, du Dr Joseph POUPIN, Institut de Recherche, Ecole Navale de Brest et du rapporteur Prof Mehdi ADJEROUD, Directeur de Recherche, Institut de Recherche pour le Développement (IRD), UMR ENTROPIE, Université de Perpignan; à sa gauche, de sa co-encadrante Dr Fabienne PRIAM, Université des Antilles; du Prof Pascal SAFFACHE, Université des Antilles. En encadré, le deuxième rapporteur Prof René GALZIN, (participation en visioconférence), Ecole Pratique des Hautes Etudes, Centre de Recherches Insulaires et Observatoire de l’Environnement (CRIOBE), Polynésie Française.
Le Jeudi 12 décembre 2019, sur le campus de Schoelcher de l’Université des Antilles, s’est tenue la soutenance de thèse de M. Romain FERRY qui s’est vu décerné le grade de Docteur en «Physiologie et Biologie des Organismes – Populations – Interactions» de l’Université des Antilles.
Les travaux de thèse de l’impétrant portaient sur les inventaires taxonomiques de la biodiversité des invertébrés macroscopiques marins, comme outils de connaissance et de gestion, avec comme exemple la Martinique.
Au cours de cette thèse réalisée au sein du groupe de recherche BIOSPHERES et l’EA929 (AIHP-GEODE), le candidat explore les différents apports possibles des inventaires taxonomiques d’invertébrés macroscopiques marins, afin de répondre à des problématiques de gestion telles que: Quelle espèce protéger? Quel habitat protéger? Quelle espèce exotique envahissante éradiquer?
Les inventaires concernant la caye Grande Sèche au coeur la baie de Fort-de-France et celui de la partie marine de la mangrove de la baie, ont permis de montrer que cette baie devait être protégée. Dr Romain FERRY a déterminé des espèces de coraux à protéger par le fait de leur rareté ou de leur faible abondance ainsi que d’autres invertébrés.
Ces résultats ont oeuvré à la cartographie d’une espèce protégée d’un corail de petite taille, Oculina diffusa. L’étude montre que l’habitat de cette espèce est très spécifique et qu’elle subit de nombreuses pressions.
L’inventaire des espèces non-indigènes et d’espèces exotiques envahissantes d’invertébrés macroscopiques a permis de cartographier leur répartition et d’évaluer leurs impacts sur les espèces autochtones et leurs habitats. Il a de même étudié trois espèces non indigènes dont une a un statut avéré d’espèce exotique envahissante, et les deux autres sont en cours de validation. Ainsi, il a signalé pour la première fois dans les Petites Antilles, la présence du crabe invasif Charybdis hellerii. La seconde espèce est une d’ophiure non-indigène, Ophiothela mirabilis, étudiée en 2017 sur la côte atlantique de la Martinique. Enfin la troisième espèce étudiée est un corail non-indigène, Tubastraea coccinea, dont la population a augmenté ces dernières années.
Les résultats obtenus lors de ces inventaires sont les premiers dans le domaine de la biodiversité marine de la Martinique. Ils serviront d’état initial pour les prochaines études menées sur cette île. Les résultats de ces travaux ont permis d’avoir une vision plus précise de l’état de la biodiversité marine et devraient être un outil qui viendra en aide aux gestionnaires pour assurer une meilleure protection du milieu marin martiniquais. Il est donc également nécessaire de procéder à la vulgarisation de ces résultats auprès de la population pour une meilleure recherche participative appliquée.
Dr Romain Ferry, face au jury, a tenu à remercier l’ensemble des plongeurs qui l’ont accompagné durant ces dernières années ainsi que les institutions qui ont soutenues ces recherches.