Privé de l’argent de la diaspora, Haïti pourrait perdre plus de 30% de son PIB
Ifto Fils-aime
Les transferts des haïtiens vivant à l’étranger représentent plus de 30% du Produit Intérieur Brut (PIB) du pays. Une source vitale pour le financement en Haïti, mais actuellement en péril en raison des mesures de confinement et les difficultés économiques induites par la pandémie de Covid-19 dans plusieurs pays depuis son apparition en Chine en décembre dernier.
Ces argents de la diaspora haïtienne devraient baisser de 20%, selon un rapport de la banque Mondiale publié le 22 avril dernier sur les pays à revenus faibles et intermédiaires dépendant des transferts qui confrontent au chaos économique provoqué par la pandémie. Les sommes envoyées par les migrants dans leur pays d’origine devraient chuter d’environ 20 % cette année, alerte la Banque mondiale.
Les derniers chiffres sur les transferts de la diaspora mis en ligne par la banque centrale (BRH) sur son site web rapportent qu’entre octobre 2018 et avril 2019, un total de 1,4 milliard de dollars a déjà été envoyé en Haïti, avec un peu plus d’un milliard de dollars (71,86%) de cette somme provenant des États-Unis et les 400 millions restants répartis notamment entre le Chili (109 millions – 7,04%), le Canada (67,5 millions – 4,40%), la France (55,8 millions – 3,47%), la République dominicaine (42 millions – 2,67%) et le Brésil (39,3% – 2,33%).
Ces montants susmentionnés devraient subir une réduction de 20 jusqu’à 35 % à cause de la pandémie mortelle qui frappe de pleins fouets plusieurs pays où résident les haïtiens, selon l’économiste Etzer Émile. Et Il a ensuite profité pour nous décrire une image sombre de l’impact du nouveau coronavirus sur l’économie du pays
Privés des maisons de transferts, certains ressortissants haïtiens ont dû recourir aux moyens numériques pour envoyer de l’argent à leur proche en Haïti. Par ailleurs, d’autres gardent leurs sous pour subvenir à leurs besoins essentiels. Entre-temps, des heures sombres s’annoncent pour de nombreuses familles dépendant de leur proche de la diaspora.