Statues de Schoelcher : les 9 loges maçonniques martiniquaises dénoncent "un acte inqualifiable"
Il fallait s'y attendre : les zélateurs du Grand Architecte de l'Univers, dénoncent d'une seule voix les activistes qui ont démoli les statues de SCHOELCHER le 22 mai.
Tout comme Serge LETCHIMY, président du PPM (Part du Permanent Moratoire), ils parlent, dans leur communiqué ci-après, de "vandalisme" et rappellent "l'œuvre du grand humaniste" tout en soulignant la nécessité d'une "pédagogie de l'histoire". Tant d'éloquence pour si peu a de quoi faire sourire. Car enfin, en quoi démolir deux statues change quoi que ce soit à la situation de la Martinique ? SCHOELCHER avait déjà été déboulonné à Rivière-Pilote il y a près de 40 ans et il y a une trentaine d'années de cela, la statue de DE GAULLE au Morne-Rouge avait été incendiée. Et après ?
Voici donc ce que disent nos "Frères trois points" insulaires...
« Le Grand Orient de France et particulièrement ses neuf Loges de Martinique ainsi que les Loges Victor Schœlcher (Rungis), Victor Schœlcher 86, Victor Schœlcher 6016 et la Clémente Amitié (Paris), dénoncent l’acte inqualifiable de la destruction des deux statues de ce grand humaniste que fut Victor Schœlcher, le 22 mai 2020 à la Martinique.
Nul ne peut nier son action au sein du courant abolitionniste français du 19e siècle. Et parce qu’il fut un architecte du décret d’abolition du 27 avril 1848, Victor Schœlcher mérite la reconnaissance qui lui est due.
Cet acte de destruction doit nous interpeller sur la nécessité d’une pédagogie de cette période de la libération des esclaves dans les colonies françaises. Pédagogie qui permettrait, sans remettre en question le rôle des abolitionnistes, de mettre en lumière et de faire émerger par des symboles forts, le rôle des acteurs que l’histoire a jusqu’ici minoré. Ces hommes et ces femmes à qui on avait dénié toute humanité et qui par leur résistance incessante ont arraché leur liberté. Affirmer cela n'exonère en rien les auteurs de ce vandalisme du caractère inadmissible de leur acte. »