DÉCLARATION DE FRANCIS CAROLE SUR LES ÉVÉNEMENTS DU LUNDI 13 JANVIER À FORT-DE-FRANCE
Francis CAROLE
Dans l’après-midi et la nuit du lundi 13 janvier, des événements graves se sont produits à Fort-de-France, à l’occasion du procès des sept militants anti-chlordécone.
La lucidité politique doit nous conduire à ne pas analyser ces faits sous l’angle caricatural, simpliste, voire irresponsable d’une violence organisée par des « voyous armés et dangereux ».
Les Martiniquaises et Martiniquais qui étaient dans la rue, jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, militants syndicaux et anti-chlordécone, ne sont ni des « voyous » ni des individus « dangereux ».
Ils n’ étaient pas non plus « armés ».
Ils demandent, légitimement, justice face au crime absolu de l’empoisonnement de notre peuple au chlordécone .
Il s’agit là de la réaction saine d’un peuple encore vivant, encore conscient et qui a le droit d’espérer un avenir digne.
Là est l’essentiel.
Là est la cause d’une révolte qui se nourrit, en outre, d’une intolérable et longue surdité de l’Etat sur ce sujet.
Qu’on ne s’y trompe pas ! L’écrasante majorité des Martiniquais, même s’ils peuvent diverger sur les formes de mobilisation à mettre en œuvre, partagent ce sentiment d’injustice et de révolte.
La violence coloniale n’est pas seulement dans la matraque. Elle est tout autant dans le déni du crime et dans ce qui ressemble fort -trop- à du mépris.
La réponse politique ne réside pas dans la répression de celles et de ceux qui dénoncent le crime et qui réclament justice.
Elle tient en deux mots : RESPECT-RÉPARATION.
Francis CAROLE
MARTINIQUE
Mercredi 15 janvier 2020