QUAND GUY LORDINOT POINTE DU DOIGT "LA RACE BLANCHE"
Dans un texte diffusé le 18 juin dernier, Guy LORDINOT ancien député-maire de Sainte-Marie dénonce, reprenant l'expression d'Aimé CESAIRE, "le génocide par substitution".
Par trois fois, dans ce texte tout à la fois confus et démagogique, G. LORDINOT n'hésite pas à désigner "la race blanche" comme étant la source principale de tous les maux martiniquais. Notre ex-élu ignore-t-il qu'il risque de tomber sous le coup de la loi pour incitation à la haine raciale ? Ou alors a-t-il fait cela exprès, délibérément, afin de pouvoir revenir sous les feux de l'actualité après tant d'années dans l'ombre suite à des défaites électorales à répétition ?
Ce qui est d'abord curieux, c'est que jamais au cours de la carrière politique de G. LORDINOT on ne l'a entendu élever la moindre protestation contre la présence des "Métros"à la Martinique. JAMAIS ! Il fut si pro-français que d'aucuns se souviennent peut-être de sa proposition, à la fois démagogique et loufoque, de mettre un petit bandeau violet sur le drapeau français chaque fois qu'un athlète antillais remportait une médaille lors d'une compétition internationale. LORDINOT n'a jamais dit un mot sur un éventuel drapeau martiniquais ni sur le drapeau rouge-vert-noir déjà revendiqué et brandi à l'époque où il était un élu.
On a oublié ce petit bandeau violet par contre, nul n'a oublié que Guy LORDINOT fut celui qui, à l'Assemblée nationale française, est monté plusieurs fois à la tribune pour demander la prolongation de l'utilisation de ce dangereux pesticide qu'est le chlordécone.
A la grande satisfaction des gros planteurs békés évidemment ! A ce propos, dans son texte confus (que l'on peut lire ci-après), s'il pointe du doigt "la race blanche", il déclare qu'il faut construire la Martinique avec les...Békés et il égratigne au passage ceux qui ne privilégient que "leur ascendance africaine". Au terme de son propos, en bonne logique, on s'attendrait à ce que LORDINOT réclame l'indépendance de la Martinique ou au moins l'autonomie. Ce qu'il ne fait pas ! Préférant s'arrêter à cette niaiserie de hauts fonctionnaires (préfet, procureur, recteur etc.) qu'il faudrait "antillaniser". Niaiserie parce qu'un haut fonctionnaire, par définition, qu'il soit blanc, noir, vert jaune ou rouge, applique les directives de celui qui l'a nommé à savoir l'Etat français. Il n'est pas là pour régler les états d'âme des Martiniquais ni se plier à toutes leurs revendications.
Que reflète ce texte de LORDINOT ? De quel malaise témoigne-t-il au sein de notre société martiniquaise ?
La réponse ne fait aucun doute : au lieu de se battre prioritairement pour l'accession de la Martinique à une vraie autonomie, puis à la pleine souveraineté nationale, les uns et les autres se sont réfugiés dans des discours racialistes, les Békés suprématistes en étant les tout premiers responsables. A leur séculaire et scandaleux "blanchisme" s'oppose désormais le "noirisme", le tout aboutissant à un "confusionnisme" généralisé.
LORDINOT, lui, vient ajouter sa sauce à ce peu ragoûtant bouillon racialiste.
Triste Martinique...