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Autonomistes et indépendantistes, prenez enfin vos responsabilités !

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Autonomistes et indépendantistes, prenez enfin vos responsabilités !

Autonomistes et indépendantistes, prenez enfin vos responsabilités !

 Le statut qui nous a été attribué en 1946 est presque en état de mort cérébrale. Cela depuis longtemps et nos élus (es) le savent pertinemment. 

  Or, qu'ont-ils fait à ce jour pour tenter de sortir la Martinique de cet état si tant est qu'elle puisse être encore ramenée à la vie ? Nous ne parlons évidemment pas de la Droite assimilationniste qui est dans son rôle et dans sa logique d'élimination de toute différence entre nous et "la Métropole". Nous questionnons ceux qui depuis plus de soixante ans réclament l'autonomie et depuis une quarantaine d'années l'indépendance. Encore que "réclamer" soit un bien grand mot puisque le PPM a toujours déclaré "ne pas vouloir marcher plus vite que le peuple" tandis que le MIM, lui, affichait le mot d'ordre "le MIM propose, le MIM dispose".  
  Sauf qu'il fait un pas en avant quand, ledit peuple ? Il dispose quand ?
 La situation que vit la Martinique en ce moment est le résultat de l'incurie des autonomistes et des indépendantistes toutes tendances confondues mais aussi toutes générations. Il y a de quoi rire quand on voit le communiqué de PEYI-A demandant des explications au préfet sur les violences policières à l'encontre des activistes et sur la destruction de ce "symbole" qu'est le tambour. Ces gens occupent des postes de maires, conseillers territoriaux et député, ce qui signifie donc qu'ils sont partie prenante du système en place et les voici qui s'émeuvent et feignent d'apporter leur soutien à des personnes qui rejettent ledit système en bloc. Cela porte un nom : l'opportunisme. Auquel il convient d'ajouter un adjectif : indécent.
 Face à la chienlit (au sens gaullien du terme) qui se développe en Martinique depuis bientôt un an et demi, nos autonomistes et indépendantistes ne peuvent plus continuer à se cacher la tête dans le sable ou pondre des communiqués hypocrites. Ils doivent prendre une initiative forte. Et vite car les choses risquent fort d'empirer ! Continuer à ronronner dans le landernau politique comme ils et elles savent si bien le faire est tout simplement suicidaire. Dans un monde idéal, ils devraient tous, autonomistes comme indépendantistes, se mettre au tour d'une table, oublier leurs querelles et cancans, non pas pour concocter une énième alliance électorale, chose dans laquelle ils sont passés maîtres mais bien pour établir enfin un calendrier de la décolonisation. 
  Car enfin, en bon français (et même en créole) l'autonomie est le début du processus de décolonisation et l'indépendance son terme.
  Sauf si ces deux mots n'ont aucun sens et qu'ils ne sont que des hochets que l'on agite pour se donner bonne conscience ou prendre des postures avantageuses. Et surtout gagner des élections grâce au vote d'électeurs qui ne croient ni en...l'autonomie ni n l'indépendance. Est-ce que ce bal masqué n'a pas assez duré ? Or, la situation actuelle tend une perche inespérée à nos autonomistes et nos indépendantistes et comme malheureusement on n'est pas dans un monde idéal, chaque camp pourrait se réunir de son côté, de toute urgence, pour voir comment mettre en oeuvre son principal programme, quels chemins on pourrait prendre pour y arriver. Et là, il n'y a pas trente-six mille solutions ou chemins. Il n'y en a qu'un seul : interroger le peuple.  
  D'aucuns diront qu'en 2010, ce peuple avait déjà été interrogé et qu'il avait rejeté à 79% ce qui n'était pourtant qu'une poussière d'autonomie. Sauf que la majorité des gens n'avaient rien compris à un débat qui s'était sottement enlisé dans des arguties juridiques autour des articles 73 et 74 de la Constitution française. Ti Sonson n'avait rien compris à cet énième bal masqué et avait préféré refuser d'y participer (45% d'abstentions). Nos politiciens, qu'on croirait tout droit sortis d'une province hexagonale au temps de la IIIe république, agrippés à leurs minuscules pouvoirs locaux et à leurs petits pouvoirs parlementaires n'avaient pas su expliquer clairement l'enjeu. Il est vrai que le vote "NON" du principal parti autonomiste, à savoir le PPM, était venu en plus brouiller les cartes. Sali dlo-a, comme nous disons dans notre langage. 
  Aujourd'hui, il ne s'agit plus de s'embourber dans l'explication de l'Article-Machin Alinéa-Chose. 
 Il s'agit, enfin, de "sortir hors des jours étrangers" pour paraphraser un poète célèbre. Ce peuple veut-il continuer à vivre dans une société de gaspillage dans laquelle 70% des gens vivent plutôt mal et 30% plutôt bien ? Veut-il une Martinique où les centenaires sont légion et les jeunes définitivement partis en France ou au Québec ? Accepte-t-il une société dans laquelle 65% des jeunes de moins de 30 ans (déjà pas si nombreux pourtant !) sont au chômage ? Souhaite-t-il le maintien de cette économie de comptoir dans laquelle 90% des biens sont importés, chose qui profite surtout aux Békés ? Veut-il un pays, pas très étendu, où 1.000 hectares de terre agricoles disparaissent chaque année sous la bétonisation et la bitumisation ? Etc...
 Si c'est ce que veut, ce peuple et qu'il rejette toute accession à l'autonomie (et ensuite à l'indépendance), s'il vote systématiquement "NON"à chaque consultation, eh bien, nos élus autonomistes et indépendantistes devraient démissionner et le laisser se démerder avec la Droite assimilationniste, les Békés et les activistes noiristes. On ne peut pas tirer le sang d'une pierre. Il faut arrêter d'occuper des postes électifs quand on est autonomiste ou indépendantiste et qu'on sait pertinemment que ceux qui nous ont élus ne partagent pas du tout notre idéal. 
  Il y a un moment où il faut arrêter de tricher avec la réalité !

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