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Bruno Magras souhaite franchir une nouvelle étape dans l’autonomie de l’île

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Bruno Magras souhaite franchir une nouvelle étape dans l’autonomie de l’île

Bruno Magras souhaite franchir une nouvelle étape dans l’autonomie de l’île

Après le passage de commune de Guadeloupe à Collectivité d’outre-mer, et le transfert de nombreuses compétences vers l’exécutif local, Bruno Magras a ré-annoncé lors de son discours du 24 août sa volonté de franchir de nouvelles étapes dans l’autonomie de Saint-Barthélemy, notamment dans le domaine de la santé.

Chaque 24 août pour la chaque fête patronale, Bruno Magras, président de la Collectivité, prononce son discours annuel, sous forme de bilan et perspectives. Cette année qui marque ses vingt-cinq ans à la tête de Saint-Barthélemy, il a détaillé son projet ambitieux, partagé par son frère le sénateur Michel Magras qui a également pris la parole : profiter de la révision de la Constitution voulue par Emmanuel Macron pour faire entrer de nouvelles compétences dans le giron de l’exécutif local.
En juin 2020 Bruno Magras a célébré ses 25 ans comme premier magistrat de Saint-Barth. Un anniversaire qu’il a souligné en détaillant sa bonne gestion des finances publiques : « Élu maire le 18 juin 1995, j’ai trouvé une commune avec 17 millions de francs, soit environ 2,6 M€ de dette, et un patrimoine d’environ 35 millions d’euros. Une commune qui n’avait ni réserve foncière ni trésorerie et qui était en passe de voir appliquer sur son territoire toutes les règles du droit commun. En 2020, Saint-Barthélemy est une Collectivité d’outre-mer, dotée de nombreuses compétences. Une collectivité qui n’a pas de dette, une réserve foncière de plus de 45 hectares, 350 millions d’euros de valeur patrimoniale et 45 millions de trésorerie. Une Collectivité avec une fiscalité basse et stable. » Bruno Magras se félicite de cette « excellente santé financière, la condition de notre autonomie », souligne-t-il. «Sans indépendance financière, une île comme la nôtre perdrait la maîtrise de son destin. »

Outre les finances, le Président se félicite du travail accompli depuis le passage en Collectivité, avec les règlementations fiscales et d’urbanisme notamment. Seul bémol qu’il consent, la révision du Code de l’environnement, « sur lequel je dois l’avouer, nous n’avançons pas assez vite. »
Toutefois le Président s’est dit prêt à ouvrir un nouveau chantier institutionnel, dont il débattra avec l’ensemble des élus en commission générale, dès la mi-septembre. Le Président Macron ayant annoncé une révision de la Constitution, et probablement des articles 73 et 74 qui régissent les collectivités ultramarines, «nous devons nous tenir prêts. D’une part, pour sécuriser l’acquis actuel du statut de Saint-Barthélemy. D’autre part, pour étendre notre champ de compétence à d’autres matières essentielles à la maîtrise de notre avenir. » Si le gouvernement ouvre réellement ce chantier, Bruno Magras plaidera pour  «l’exercice de toutes les compétences, à l’exception de celles qui relèvent des pouvoirs régaliens de l’État. La Polynésie française est la collectivité d’outre-mer la plus aboutie. Son parcours doit nous servir d’exemple.»
Et de citer les compétences dévolues au Code rural national, à la réglementation sur le phytosanitaire, la qualité des eaux et l’assainissement, ou encore au séjour des étrangers. « Un exemple : seuls les titres délivrés à Saint-Barthélemy donneraient le droit au séjour sur l’île. Il en va de notre stabilité sociale. »
Mais la première conviction du Président, renforcée par la crise sanitaire du Covid-19, est que Saint-Barthélemy doit urgemment prendre la main sur le domaine de la santé, au moins partiellement. « La gouvernance actuelle ne nous laisse qu’un strapontin autour de la table. Le Ségur de la santé laisse augurer un possible rééquilibrage avec une meilleure association des élus locaux. Mais tout ceci reste flou et n’est pas à la hauteur des enjeux du territoire. Un nouveau partage des compétences est nécessaire, afin que la Collectivité soit associée et co-décisionnaire avec l’ARS », explique-t-il, rappelant que la rénovation de l’hôpital, la construction de l’Ehpad, l’acquisition et le maintien d’équipements d’imagerie sur l’île, sont du fait de la Collectivité et non de l’Etat. « C’est encore aujourd’hui le cas pour la crise du Covid avec l’acquisition de machines de tests. Il faut en tirer les conséquences institutionnelles. »

Bruno Magras est aussi revenu sur la nécessité de créer une caisse de sécurité sociale à part entière sur l’île, son cheval de bataille principal depuis l’année dernière. La CPS locale est actuellement gérée par la MSA Poitou. Elle est bénéficiaire, mais ce bénéfice est reversé à la solidarité nationale, alors que de réels besoins existent toujours à Saint-Barthélemy en matière de santé. « Sans aller jusqu’au transfert complet de la sécurité sociale, il est indispensable que la CPS devienne une caisse à part entière, dotée de sa personnalité juridique et d’un conseil d’administration propre. Une caisse qui recevrait toutes les dotations normalement dues. Une caisse qui déciderait au plus près, de son organisation locale. Ces sujets primordiaux pour les 25 prochaines années de notre île devront être mis sur la table dans les prochains mois. »

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Sur le terrain, la dernière année utile

Outre les projets institutionnels à long terme, le Président de la Collectivité a évoqué les réalisations de l’année écoulée et de l’année à venir.

2021 sera « la dernière année utile », dixit Bruno Magras, avant que les énergies ne soient braquées vers les échéances électorales de mars 2022. Elle sera consacrée « à la poursuite de chantiers en cours » : le nouvel incinérateur de déchets doit entrer en service fin 2021, la signature du permis de construire pour la salle de spectacles et le parking de Gustavia devrait intervenir en 2021, la construction d’une nouvelle caserne pour le service d’incendie et de secours débutera à Saint-Jean, ainsi que l’aménagement du quai Rockefeller qui accueillera la halle à poisson. Côté études, celles concernant le déménagement des écoles à Saint-Jean et l’entrée de ville à Gustavia seront poursuivies.

Sur l’année écoulée, Bruno Magras liste le déploiement de la fibre optique qui a débuté, l’inauguration de l’école de musique, l’aménagement du parvis du Wall House, de l’espace Gustaf III qui est en cours, l’achat du Brigantin. L’enfouissement des réseaux électriques est quasiment achevé. « Un chantier majeur reste celui de la réfection de la route entre Lorient et Camaruche. La raison de ce chantier est la pose d’une conduite d’eau potable entre le réservoir de Colombier et de Vitet, qui permettra aux quartiers du Vent de ne plus être les derniers servis en cas de pénurie.»

Il évoque la construction du centre médico-social, bientôt achevée, qui accueillera l’ensemble des services sociaux. Un déménagement qui entre dans le cadre « du désengorgement de Gustavia. » Sans le citer, il a visiblement tenu à répondre à Xavier Lédée, qui avait lancé il y a quelques semaines une consultation sur Facebook pour réfléchir à la question de la circulation et du stationnement en ville, difficiles en haute saison. « Toutes les destinations touristiques sont confrontées à ce problème. Exiger des places de parking pour chaque commerce serait une ineptie. Depuis 1996, 400 places de stationnement ont été créées à Gustavia. » Et de citer tous les projets réalisés ou en cours qui visent à diminuer la circulation à Gustavia : la création de deux agences postales à Saint-Jean et Lorient, de bureaux administratifs à Lorient, du centre médico-social, l’achat d’un terrain de 7.000 m2 à Saint-Jean pour y implanter un groupe scolaire, la délocalisation des pêcheurs de l’autre côté de la rade. Et bien sûr le projet de parking souterrain de 150 places rue de la Paix. « Toutes ces actions représentent des investissements lourds qui doivent se prévoir dans la durée. Tous ceux qui seraient tentés de faire croire que cela peut se résoudre d’un claquement de doigt sont des joueurs de pipeau,  et pas des hommes politiques sérieux. »
La ferme pédagogique de Gouverneur, elle, attendra encore : « Les études techniques se poursuivent, mais la nécessité de dégager des crédits pour la lutte contre le Covid nous a conduit à revoir le calendrier des travaux. »


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