Bruneau Laurette: “C’est le mauricianisme qui tuera le communalisme”
Il est temps que le mauricianisme prenne le dessus sur le communalisme, selon l’activiste citoyen, Bruneau Laurette. Le communalisme et la discrimination ont, trop longtemps, régné à l’ile Maurice. Il nous faut des partis politiques qui soient prêts à changer la Constitution. Il y a, selon lui, un grand besoin de changement pour le bien de tous les Mauriciens.
Bruneau Laurette, mène son combat pour le mauricianisme. Il ne faut pas se méprendre sur ces intentions. Son combat est noble. Il s’est longuement exprimé, samedi soir, sur ce thème qui lui est particulièrement cher lors d’un Facebook live avec la diaspora mauricienne de Belgique.
“Depuis 52 ans c’est le communalisme et la discrimination qui ont régné”, clame-t-il avec son franc parlé dont nous lui connaissons tous maintenant. Il explique que nous avons besoin d’un vrai mauricianisme pour une île Maurice meilleure. “C’est ce que nous voulons pour l’île Maurice de demain”, indique-t-il.
“Il ne faut pas être hypocrite, non plus. Le vrai mauricianisme. c’est de se dire que tout le monde, y compris les expatriés mauriciens, peut aspirer à devenir Premier ministre s’il est compétent”, explique-t-il.
Malgré le fait qu’il y ait des campagnes communales le prenant pour cible, il dit être prêt à se sacrifier pour créer ce mauricianisme.“Ce combat, je le mène pour la génération à venir. Nous sommes arrivés à la fin d’un cycle mais si nous ne changeons pas, la même chose va se reproduire”, soutient-il.
Bruneau se dit être un homme de conviction. Il ne cèdera ni aux pressions ni aux attaques. Et, il ne se laissera pas, non plus, acheter. “Ce qui me motive ce n’est pas l’argent pour lequel je n’ai pas d’attachement. Ce que je veux c’est que nous soyons capables de vivre en tant que Mauricien. Quand je descends dans la rue. Je mets beaucoup de choses de côté. Je prends énormément de risques. Et, j’ai beaucoup plus à perdre qu’à gagner dans cette histoire”, souligne-t-il.
“Est-ce que tout le monde est prêt à faire cela? Prenons le cas de l’opposition! Combien ont osé faire ce que j’ai fait? Et pourtant ils sont payés par l’argent public”, s’interroge-t-il.
Une opposition complice du système
A la question des membres de la diaspora sur ce qui explique l’absence de l’opposition dans ce combat, Bruneau Laurette indique qu’il se pose lui-même cette question. Mais, comme il l’explique, il est aussi perçu comme un danger pour l’opposition.
De plus, les 52 ans d’indépendance ont servi autant le gouvernement que l’opposition, selon Bruneau Laurette. “L’opposition donne l’impression qu’elle n’a pas envie de changer ce système. L’opposition est aussi complice de ce système”, argue-t-il.
“Ils me perçoivent plus comme une menace car si demain je décide de faire de la politique, c’est l’opposition qui en souffrira le plus. Et, ils en sont conscients. Pour ma part je ne souhaite pas en arriver jusque là. Tout ce que je souhaite, c’est de continuer à faire mon travail de citoyen”, explique-t-il.
L’activiste citoyen se dit, cependant, prêt à marcher aux côtés des partis politiques si ces derniers descendent dans la rue en tant que citoyens, et non pas en tant que partis politiques. Car, selon lui, les politiques doivent comprendre ce que les citoyens sont en train de vivre.
“Pour cela, ils doivent se mettre dans la peau d’un citoyen pour le comprendre. Car si, eux-mêmes, ne comprennent pas quelles sont les attentes des citoyens, ce n’est pas la peine de faire de la politique”, ajoute-t-il avant de réitérer qu’il ne rejoindra aucun parti politique.
Une Constitution plus adaptée à notre temps
“Il nous faut, définitivement, de nouvelles personnes dans la politique. Des personnes qui travaillent ensemble pour le changement. Mes propositions sont simples. Nous devons venir avec des partis politiques qui soient prêts à changer la Constitution pour une nouvelle île Maurice. Il nous faut une Constitution plus adaptée à notre temps”, explique Bruneau Laurette.
Et d’ajouter que “je suis prêt à aider pour changer cette Constitution mais je n’ai pas besoin, nécessairement, d’être dans la politique. Car, ce n’est pas mon but à moi. Mais si je suis forcé de faire de la politique, je le ferai. A un moment donné, si je n’ai pas le choix, je le ferai car je ne veux pas décevoir les 159.000 personnes qui ont marché avec moi”, souligne-t-il.
Par contre, il fait ressortir que s’il y a d’autres partis politiques ou de nouvelles têtes pensantes qui veulent travailler ensemble pour le Mauricianisme, il est disposé à donner un coup de main tout en restant en dehors de la scène politique. Car, ce qu’il veut c’est qu’il y ait un changement pour le bien de tous les Mauriciens.
Bruneau Laurette indique que 2021 sera la concrétisation de la marche citoyenne. Il est temps, selon lui, pour que les citoyens aient leur mot à dire dans tout ce qui touche le pays et qu’ils prennent part dans le développement du pays ainsi que dans les grandes décisions qui sont prises pour le pays.
“On a toujours mis les citoyens de côté. On a utilisé les citoyens pour prendre le pouvoir et pour se remplir les poches”, déplore-t-il. Avant de conclure: “c’est le mauricianisme qui tuera le communalisme et qui donnera un avenir à nos enfants demain”.