Les grévistes martiniquais seraient-ils des anti-français ?
Que des grévistes décident d'enchaîner les portes de leur lieu de travail pour faire entendre leurs revendications est chose assez courante en Martinique. Cela témoigne de leur exaspération devant le refus de leur employeur de les entendre ou alors d'une volonté de déchouquer ledit employeur.
C'est dire que tous ces blocages ne signifient pas la même chose. En effet, quoiqu'interdits par la loi, certains peuvent être justifiés, d'autres non. Certains peuvent avoir des revendications syndicales tout à fait respectables et d'autres n'avoir pour seul objectif que d'écarter ou d'éliminer un adversaire politique. D'autres encore peuvent être fondées sur des détestations personnelle ou des haines recuites. Enfin, bien que moins spectaculaires que les "opérations-mòlòkoy" ou les barrages filtrants, il sont révélateurs du fait que le fameux "dialogue social" que prône mielleusement le patronat est quasiment inexistant à la Martinique.
On a eu l'exemple de l'enchaînement des grilles de la CTM, à Plateau-Roy, par un mélange de syndicalistes et de RVN, chose qui avait permis à J-P. Nilor de rapporter triomphalement à son mentor de l'époque, A. Marie-Jeanne, l'objet du délit. Acte éminemment héroïque s'il en est, n'est-ce pas ? Ce n'est pas la caserne Moncada mais on n'en est pas loin...
Il y a eu aussi la grève de plus de quarante-sept jours entamée par certains des employés du Parc Régional de Martinique qui avait pour but d'en déchouquer le président, Louis Boutrin, dont personne ne peut dire honnêtement qu'il avait démérité à la tête de cet organisme dépendant de la CTM. Grève au cours de laquelle un torrent d'insanités était quotidiennement déversé sur l'écologiste tant sur les médias que les réseaux sociaux. Quoique des employés en désaccord avec cette méthode se soient employés à "péter" les chaînes de l'entrée du PNM comme on peut le voir sur la photo ci-après, l'opération-déchoukage commencée sous la houlette du groupuscule GRS, s'acheva par l'élection d'un nouveau président sans que ce qui restait du Gran Sanblé lève le petit doigt pour aider Boutrin. Déchoukage concocté cette fois par le RDM, PEYI-A et BA PEYI-A AN CHANS.
Aujourd'hui, c'est un syndicat qui enchaîne les grilles de la mairie de Saint-Joseph et c'est le maire de cette commune en personne qui vient, muni d'une énorme pince, libérer les lieux comme on peut le voir sur la photo illustrant cet article. Il est vrai que dès son élection, Yan Monplaisir avait tenu un discours martial à l'endroit du personnel municipal, chose qui, dès cette époque, avait été mal apprécié par une large fraction de ce dernier. Mais ce qui nous interpelle dans ce cas, ce ne sont pas les chaînes, phénomène finalement assez courant comme on l'a montré plus haut, mais le fait que le premier édile joséphin arbore l'écharpe bleu-blanc-rouge pour la circonstance.
Quel sens donner à cette écharpe ? Que vient-elle chercher dans un conflit syndical ?
Cela signifierait-il que tout gréviste est un anti-français ? Un indépendantiste le couteau entre les dents ?