Guyane : une centrale à hydrogène va détruire 50 ha de forêt amazonienne avec la complicité de l’État français
La Relève
« On a vu une entreprise obtenir une autorisation en moins de 10 mois, là où le village n’a pas réussi à se régulariser en 30 ans, précise Cyprien. Pendant toutes ces années, l’administration s’est arrangée du fait que les Amérindiens n’ont pas une culture écrite, mais orale. Et chaque fois qu’on essaie de défendre ces terres, on nous dit qu’on n’a aucun papier, aucune signature, qu’il ne s’est jamais rien passé. »
Lectrices, lecteurs, nous vous dévoilons un nouveau scandale d’État. En Guyane, une nouvelle centrale électrique à hydrogène va ravager au moins 50 ha de forêt amazonienne avec la complicité de l’État français. Ce projet va détruire de manière illégale une biodiversité magnifique où des dizaines d’espèces protégées sont menacées d’extinction, tout cela au nom de la croissance « verte ». Colonisation industrielle de l’Amazonie, confiscation de terres, opacité, intimidation, soutien aveugle de l’État en contrepartie du financement de la campagne présidentielle de 2017, et tout cela pour produire une électricité qui risque fort d’être utilisée par l’industrie minière. Le Président de la République Française a souvent pointé du doigt la politique dévastatrice de Jair Bolsonaro, son homologue brésilien, sur la forêt amazonienne et les droits des peuples autochtones. Pourtant, il applique méthodiquement la même politique en Guyane française, la livrant au plus offrant parmi les mineurs d’or et les industriels ! La Relève et La Peste a mené l’enquête et vous révèle en avant-première ce scandale écocidaire.
Au premier abord, c’est un projet exemplaire, cochant toutes les cases du développement durable et des besoins locaux. Portée depuis la métropole par la société bordelaise Hydrogène de France (HDF), qui se qualifie de « pionnier mondial de l’hydrogène-énergie », la future Centrale électrique de l’Ouest guyanais (CEOG) promet d’alimenter, de jour comme de nuit, « l’équivalent de 10 000 foyers à un coût compétitif », sur un territoire où la croissance démographique et la rareté des infrastructures entraînent des pénuries régulières d’énergie.
...