J-P. Nilor : "La question du statut n'est pas à l'ordre du jour. Pour nous, ce n'est pas la priorité !"
A force d'être littéralement bombardés d'émissions-télé et radio, de vidéos, de post-Facebook, de messages-WhatsAp, surtout en période pré-électorale, le citoyen finit par ne plus savoir qui a dit quoi et dans quelles circonstances. Le vieil adage selon lequel "la parole s'envole, l'écrit reste" que l'on disait mort et enterré prend alors sa revanche.
Celles et ceux qui, par exemple, on regardé l'émission de Zouk-Tv du 8 mai dernier au cours de laquelle E. Marajó interviewait J-P. Nilor ont très probablement oublié trois semaines plus tard ce qui s'y est dit et c'est tout à fait normal. C'est et ce sera le cas de toutes les émissions du même type et cela quelle que soit la chaîne de télé. C'est pourquoi nous avons jugé utile de relever par écrit un certain nombre de déclarations de J-P. Nilor dans la dite émission, assorties de nos commentaires.
Les voici :
. "J'ai été indépendantiste mais je me suis rendu compte, en évoluant, que finalement c'était une posture...une étiquette". Commentaire : en réponse à une question d'E. Marajo sur les vraies raisons de sa rupture avec Alfred Marie-Jeanne. Sauf que s'allier à quelqu'un qui assure être indépendantiste tel que Marcellin Nadeau défie toute logique. En quoi l'indépendantisme de ce dernier serait-il moins une "posture" que celui de Marie-Jeanne ?
. "J'ai beaucoup réfléchi...Dans la vie, il y a des moments où on se remet en cause. C'est nécessaire". Commentaire : à Marajo qui lui demande si cette remise en cause date du résultat de la consultation de 2010 sur l'Article 74 qui avait vu 79% de Martiniquais voter "NON", Nilor répond que c'est exactement cela. Or, c'est totalement faux ! Ce n'est que 5 ans plus tard, lors des premières élections territoriales de 2015 que Nilor commencera à prendre ses distances suite à l'échec du G20, groupe d'élus anbafey qui avait tenté de mettre Marie-Jeanne au rancard en lui proposant une place honorifique sur la liste du Gran Sanblé. Groupe dans lequel Azérot et lui, entre autres étaient à la manœuvre.
. "Le problème c'est l'indépendance ou le problème c'est la dépendance ? Ce qui nous bloque ce sont toutes ces dépendances qui se multiplient autour de nous, en nous...Est-ce qu'il ne serait pas plus judicieux, plus efficace, pour l'épanouissement du peuple martiniquais de s'inscrire dans une logique de réduction de ces dépendances ?". Commentaire : laïus que l'on entend dans la bouche des autonomistes, notamment du PPM, depuis des décennies. Et même de la fraction la moins obtuse de la droite ! Sauf que la "réduction de nos dépendances", la réduction réelle s'entend, exigerait une transformation radicale de l'économie de comptoir que nous subissons depuis soixante-dix ans au moins. Sinon des réductions cosmétiques, oui, peuvent, ici et là, à la marge, se faire mais rien qui approche ne serait-ce qu'un petit début de commencement d'autonomie.
. "Qui parmi nos leaders peut se dire favorable à l'indépendance de la Martinique aujourd'hui, là, au moment où l'on parle ?". Commentaire : Marcellin Nadeau, pardi ! Le coprésident avec Nilor de PEYI-A. A en croire en tout cas ses déclarations multiples et variées.
. "Marajo : "On a envie de savoir maintenant que vous n'êtes plus indépendantiste, où vous vous situez ?. Nilor : "Pour moi, ce débat n'a pas vraiment d'intérêt. Le plus important est d'enclencher une démarche, réduire la dépendance. La question su statut n'est pas à l'ordre du jour. pour nous, ce n'est pas la priorité !". Commentaire : est-ce que déboulonner des statues c'est "réduire la dépendance" ? Ou alors crever les pneus de cars de touristes ou encore saccager des bananeraies ? Vu que les dirigeants de PEYI-A affirment désapprouver la forme mais comprendre le fond certaines des actions en question. Tout l'art de flatter à la fois le déboulonneur et l'électeur !
Cette interview sur ZOUK-TV du 8 mai dernier est évidemment visible sur le Net mais la plupart des gens ne visionnent jamais une deuxième fois ce genre d'émission. Autrement dit les propos et déclarations de l'intervieweur et de l'interviewé passent par une oreille et ressortent par une autre, le plus souvent sans laisser de trace réelle.
A l'écrit par contre, la trace est là et bien là...