La droite martiniquaise en capilotade
Lundi, 21 Juin, 2021 - 09:53
Après le premier tour des élections territoriales en Martinique, nul besoin d'être grand politologue pour se rendre compte que la droite a pris une calotte magistrale.
En effet, aucune des 4 listes qui peuvent concourir pour le second tour n'est conduite par une personnalité de droite. 2 sont conduites par des "autonomistes" : celle de S. Letchimy et de C. Conconne ; 2 par des "indépendantistes" : celles de A. Marie-Jeanne et J-P. Nilor. Les guillemets indiquent que ces positionnements sont sujets à caution pour tel ou tel. Mais quoiqu'il en soit la droite est absente du jeu !
D'aucuns diront qu'elle n'a pas disparu du tout mais qu'elle s'est dispersée ou répartie sur la plupart des 14 listes. En effet, on trouve des gens de droite ou considérés comme tels sur toutes les grandes listes. Ils ne sont absents que sur les petites listes d'extrême-gauche lesquelles n'ont même pas fait 2% des voix chacune. Certes, mais être présent sur une liste que l'on ne contrôle pas ni ne dirige revient à se retrouver en position de vassal ou en tout cas dans la presque impossibilité de faire valoir ses positions sur les sujets importants. C'est avoir une banquette et s'en contenter !
Car enfin, à bien regarder, s'il y a bien 4 listes sélectionnées par les électeurs pour le deuxième tour, elles émanent en réalité de 2 partis : le PPM et le MIM. Deux partis qui se sont fracturés, Conconne ayant quitté le PPM et Nilor le MIM. Quel que soit ce qu'on peut penser des leaders de ces différentes listes, force est de constater qu'aucun ne chante "la Mère-Patrie", ne vénère le drapeau bleu-blanc-rouge ni "nos ancêtres, les Gaulois". Et les gens de droite qui figurent sur leurs listes sont bel et bien obligés de réfréner leurs penchants assimilationnistes.
La droite martiniquaise (dans sa version classique) est morte. Elle ne renaîtra pas. Le Phoenix n'existe pas dans la culture créole...
Date:
Lundi, 21 Juin, 2021 - 09:50