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Ils ont désormais tous les pouvoirs : CTM, les 3 EPCI (Espace Sud, Cacem et Cap Nord) et 26 maires...

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Ils ont désormais tous les pouvoirs : CTM, les 3 EPCI (Espace Sud, Cacem et Cap Nord) et 26 maires...

Ils ont désormais tous les pouvoirs : CTM, les 3 EPCI (Espace Sud, Cacem et Cap Nord) et 26 maires...

   "Ils" ? Le PPM et ses alliés comme BATIR LE PAYS MARTINIQUE ou encore la multitude de petits partis communaux qui sévit à la Martinique depuis trois décennies déjà.

   Cela signifie que S. Letchimy et ses amis disposent désormais de tous les leviers de commande et de toutes les ressources financières surtout pouvant permettre de sortir de notre pays de l'impasse dans lequel il se trouve. Car avoir entre les mains la CTM + les 3 communautés d'agglomération + 26 maires (sur 34), ce n'est pas rien. C'est même beaucoup ! Cette situation de monopole ne s'est jamais vue auparavant et résulte des graves erreurs et de l'inconséquence des adversaires du PPM. De trahisons aussi...

   Grave erreur que fut celle de Y. Monplaisir quand après deux ans et demi de loyauté envers le pacte de gestion signé entre son mouvement, BA PEYI-A AN CHANS, et le GRAN SANBLE, il se mit soudainement à ruer dans les brancards et à accuser A. Marie-Jeanne de tous les maux de la terre. Pourtant, ce dernier avait scrupuleusement respecté le principal point de ce pacte de gestion : ne pas évoquer la question statutaire durant toute la durée de la mandature. Et Chaben l'a tellement respecté qu'il a fini par se voir accuser par une certaine extrême-gauche d'avoir "abandonné l'idée d'indépendance" et pire, de "s'être mis sous la coupe de l'Etat français". Or, si AMJ et ses amis ont accepté cette (énorme) concession, c'est tout simplement parce qu'il y avait URGENCE : le PPM avait, en effet, laissé l'ex-Région, devenue CTM, quasiment exsangue financièrement : 80 millions euros de déficit. L'urgence était donc de rétablir l'équilibre financier de la Collectivité et non de se focaliser sur la question du statut. Il fallut ainsi que Marie-Jeanne contracte un prêt auprès de l'AFD (Agence Française de Développement) pour parer au plus pressé, prêt qui ne lui fut accordé que parce que tout un chacun connait ses qualités de gestionnaire depuis un bon demi-siècle (il fut élu maire de Rivière-Pilote pour la première fois en 1971). Ce que le PPM a l'habitude de tourner en dérision en le qualifiant de "gestion de boutiquier".

   Cela Y. Monplaisir le savait pertinemment et pourtant il a commencé à partir en vrille, se montrant même plus accablant, plus agressif même, que l'opposition PPM, ce qui est tout de même un comble, notamment au moment du débat sur le montant du plan de relance qui permettrait à l'économie martiniquaise de faire face au défi du covid-19. Ce faisant, le deuxième Chaben de la CTM a tout simplement sacrifié des personnes compétentes comme, par exemple, Marinette Torpille. La droite est morte et il porte une lourde responsabilité dans ce décès.

   Grave erreur donc qui, presque dans le même temps, s'est accompagnée de la trahison de JP. Nilor et qui a fini par faire voler en éclats le GSPBPAC (Gran Sanblé Pou Ba Péyi-a An Chans). Le Brutus aux dents longues avait, du reste, déjà tenté, en novembre 2015, peu avant les toutes premières élections territoriales de 2015, d'éliminer politiquement, quoiqu'en douceur, son mentor, celui qui lui avait pourtant offert la circonscription législative du sud sur un plateau d'argent, faisant de lui de facto son dauphin. Cette manoeuvre s'était opérée à l'aide d'un groupe "anbafey", le G20, dont faisait partie à l'époque son "ami-frère", le chefaillon tribal de Morne-des-Esses. Marie-Jeanne se voyait proposer une place honorifique sur la future liste du Gran Sanblé tandis que Claude Lise (grand ami de Nilor aujourd'hui et présent sur sa liste), lui, se voyait tout simplement écarté, BN. Azérot ne voulant pas entendre parler de lui.

   Chaben avait, en décembre 2015, réussi à déjouer les plans du G20 et la victoire acquise, tout sembla rentrer dans l'ordre. Mal lui en a pris car très vite Nilor et ses amis se mirent, eux aussi, tout comme Monplaisir, à renâcler, menaçant même de déposer une motion de défiance qui, si l'opposition PPM l'avait avalisée, aurait tout simplement renversé le conseil exécutif et renvoyé Chaben dans ses foyers puisqu'il ne disposait pas d'autre mandat politique. Habilement, attendant tranquillement son heure, le PPM refusa de s'associer à ce coup-bas. Dès lors, Nilor franchit le pas et créa un nouveau parti, PEYI-A, avec son ami Nadeau mais surtout une bonne moitié des conseillers territoriaux du MIM. Mais mal en a pris, tout comme Monplaisir, au Brutus lucéen : PEYI-A, sous la dénomination de ANSANM POU PEYI NOU, s'est crashé lors des deuxièmes élections territoriales qui viennent de s'achever. Si la Droite est morte, PEYI-A, lui, est mort-né. Un seul exemple : le député du sud qu'est Nilor n'est arrivé en tête dans aucune__oui, aucune !__des 11 communes du sud et les législatives devant avoir lieu dans un an, il a de sérieux soucis à se faire pour son poste. 

   Aux ruades de Monplaisir et Nilor s'ajoutaient bien avant eux celles de Lise, président de l'Assemblée, que Marie-Jeanne avait rescapé de la noyade politique en 2015, l'imposant sur la liste du GRAN SANBLE comme indiqué plus haut. Le président du RDM a joué en fait à la grenouille qui se croit plus grosse que le boeuf, comme dans une fable bien connue, et vient de le payer cash : la nouvelle mandature ne comporte aucun conseiller du RDM connu du grand public. Et comme les prochaines territoriales sont dans...7 ans, la traversée du désert sera longue, très longue, pour ses camarades de parti qu'il a entraînés dans son naufrage.

   Cependant, il ne serait pas honnête de mettre l'implosion du GSPBAC et l'arrivée au pouvoir de Letchimy sur le seul compte de Monplaisir, Nilor et Lise. Du côté de Marie-Jeanne et de ses amis, il y a eu aussi des erreurs, des manquements et des inconséquences. Il y a eu d'abord le fonctionnement opaque, pour employer un euphémisme, du cabinet du président. Le fait que des personnes non élues, du seul fait de leur proximité, familiale, militante ou amicale, avec Chaben, pouvaient en remontrer à des élus ou faire carrément barrage entre lui et certains membres de sa majorité. Il y a eu aussi des décisions catastrophiques comme la création de ce fameux drapeau ou emblème, comportant un lambi, censé être celui des délégations sportives martiniquaises lorsqu'elles se rendent à l'étranger. Chacun se rendit vite compte que ce n'était pas le cas puisque Marie-Jeanne accueillit la délégation de médecins cubains venus prêter main forte à leurs collègues martiniquais, en pleine épidémie de covid-19, avec ledit drapeau sur le tarmac de l'aéroport. Quelle idée de s'être détourné du drapeau rouge-vert-noir, unanimement reconnu (sauf par la Droite évidemment) par tout le monde comme notre drapeau national : OJAM, PPM, MODEMAS, PKLS, Activistes etc... ? 

   Mais ce qui devint la chronique d'une défaite annoncée s'est également traduite dans la constitution de la liste conduite par Chaben à ces deuxièmes élections territoriales. Un sentiment de bricolage, des opportunistes et des arrivistes de toutes sortes ayant chacun cherché à jouer leur propre partition tout en faisant risette à l'incontournable Chaben. Le plus comique est que loin de faire profil bas et de rendre des comptes, en tant que partiellement responsables de la défaite du Gran Sanblé, ils continuent imperturbablement à brasser de l'air avec leurs habituels effets de manche. Pitoyable !

   Bref...

   Le résultat de cette accumulation d'erreurs, d'inconséquences et de trahisons tant de Monplaisir, de Lise que de Nilor et la liste bricolée de Marie-Jeanne a abouti au résultat que l'on constate aujourd'hui : la domination totale du PPM et de ses alliés sur toutes les instances politiques de la Martinique.  Le PPM et ses amis n'ont beau qu'avoir 1 seul siège de plus que l'opposition au sein de la CTM (26 contre 25), le fait qu'ils tiennent les trois communautés d'agglomération et disposent des 2/3 des maires leur assure une domination quasiment sans partage sur la scène politique martiniquaise. 

   Ils ne pourront donc pas dire que qui que ce soit les aura empêchés de "développer la Martinique". Attendons voir !...


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