Le franc CFA s'invite en Guyane
Raymond CHARLOTTE
Quelques organisations guyanaises, telles le Komité Drapo (KD), l'Organisation Guyanaise des Droits Humains (OGDH) et le Mouvement International pour les Réparations (MIR), ont pris part hier (7 janvier) au front international des africains et afro-descendants contre le franc CFA qui a aussi essaimé dans la Caraïbe voisine, notamment à Haïti, et dans l'océan Indien aux Comores.
Ce samedi 07 janvier 2017 journée internationale contre le franc CFA.
En prenant la parole, Raymond CHARLOTTE, cofondateur de l’OGDH, ce matin non loin de la place du coq, face à l’entrée du marché de Cayenne, s’est livré à un bilan négatif de l’indépendance des pays africains sous domination française, une indépendance nominale octroyée puis il a fait une réquisition contre la confiscation de la trésorerie de ces états par Bercy (Paris).
Il a considéré inacceptable que la France gère ces fonds sur fond de misère humaine et de pillage, tout en ajoutant la construction de la voie ferrée à Dakar et livraison de train de voyageurs par la Chine.
Il a rappelé le rôle de M. Kemi Seba, panafricaniste dissident, de poursuivre l’œuvre commencé par les siens. Raymond CHARLOTTE a rappelé ensuite que tous les chefs d’État qui ont remis le franc CFA en cause ont été éliminés, et de citer le premier d’entre eux Sylvio Olympus ; le dernier en date ayant été Mohamad Kaddafi.
Un discours sans complaisance à l’égard de l’impérialisme spatial français.
Les pratiques coloniales françaises sont omni présentes en Guyane, le pillage spatial via la stratégie de l’ESA lui a permis de renflouer ses caisses de + 4 milliards cinq cents millions d'euros, alors que le pays colonisateur ne peut verser 55 millions d'euros à la collectivité territoriale française de Guyane, au pire de contracter une dette auprès de l’Agence Française de Développement (AFD). Pour R. CHARLOTTE le CSG n’est qu’une façade d’Arianespace tandis que le chômage affecte 65% de la jeunesse. Il est proposé aux jeunes bac + 2 des contrats mensuels de 20 heures.
En ce jour de marché, le cofondateur de l’OGDH a salué les ménagères et commerçants qui font vivre les bouchers en lutte face aux chaînes de distribution. Sans détour il a dénoncé la fiscalisation qui écrase la globalité des colonisés.
Il n’a pas ménagé dans ces propos, ceux et celles qui trahissent la cause guyanaise.
Abordant la situation de la Patria Grande, il a fustigé le néolibéralisme en Argentine. L’arrivée de Macri à la présidence se solde par la perte des acquis sociaux, des licenciements secs de milliers de travailleurs dans tous les domaines et de la répression dans tous les secteurs d’activité y compris de la Mémoire.
Il a dénoncé la lâcheté des élus politiques guyanais, eut égard au coup d’État parlementaire contre Dilma Roussef au Brésil. Ceci dit il y a ouvert la voie au retour d’une élite oligarchique. Le président Temer applique une politique néo libérable aux effets pervers contre les démunis dans les secteurs de la santé, l’éducation, l’enseignement supérieur… La spirale de la répression est de rigueur.
En finalité c’est le retour en force du néocolonialisme depuis la Maison Blanche qui dicte ses ordres aux chefs d’Etat de la région,
A propos de la politique bolivarienne, des pressions contre le Président Maduro, il a renchéri la victoire d’Hugo Chavez contre London en ramenant l’or du pays déposé à la City après un long procès. Londres est une place financière, alors que Paris capital touristique demeure une place coloniale.
Pour conclure Raymond CHARLOTTE a déclaré sur un ton solennel : "Nous n’avons pas peur de l’armée coloniale française, ni de la police, ni du pouvoir judiciaire."
Il a rappelé l’éloge d’Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, à Fidel CASTRO et à la Révolution Cubaine.
Vivre c’est Résister.
Cayenne le 07/01/2017 23 : 04