Université des Antilles : démission du syndicat SNPTES
Depuis le changement de gouvernance au sein de l'Université des Antilles, beaucoup de choses commencent à se décanter. Il y a eu d'abord une volonté claire d'évincer un certain nombre de responsables tant administratifs qu'enseignants, chose qui a provoqué il y a dix jours le blocage du campus de Schoelcher et de l'IUT (Institut Universitaire de Technologie). Puis, une nouvelle répartition budgétaire entre le Pôle Guadeloupe et le Pôle Martinique qui était (et a toujours été) de 60% pour le premier et de 40% pour le second et qui, subitement, devient 75% contre 25%, pénalisant lourdement le Pôle Martinique. Les mêmes, sur ce pôle, qui n'ont jamais ouvert la bouche dans l'affaire du CEREGMIA (quand ils ne le soutenaient pas "anba-fey" ou n'étaient pas eux-mêmes mouillés dans ce scandale) sont muets aujourd'hui devant ce coup de force.
Pour preuve de cette décantation, on lira ci-après la lettre de démission d'une adhérente du syndicat SNPTES (syndicat qui a fait partie des muets en question). Nous aurons bientôt l'occasion de revenir sur le silence de gens qui laissent siphonner sans réagir plus de 10 millions d'euros dans les finances de l'établissement qui les emploient...
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Madame la secrétaire académique adjointe du SNPTES,
Chère collègue,
Adhérente de longue date au SNPTES, je m’interroge aujourd’hui sur les fondamentaux qui m’ont poussés à vous rejoindre et ce qu’il en reste aujourd’hui. S’il fallait résumer mes interrogations : valeurs SNPTES entre PROMESSES ET REALITE !!!.
En référence aux principales valeurs que j’ai longtemps partagées (http://www.snptes.fr/Les-valeurs-du-SNPTES.html), je dénonce une fois de plus une réalité peu digne d’une organisation syndicale :
1. Une Egalité bafouée :
Ce fondement si précieux à toute organisation ne s’applique plus aujourd’hui au SNPTES qui pratique le principe declientélisme et de copinage.
Catégorie C ou A = même traitement ??? Je vous laisse seule juge des dynamiques avancées pour soutenir ou pas vos adhérents selon leur catégorie, appartenance et liberté d’opinion.
Quand j’entends des représentants syndicaux annoncer fièrement à certains adhérents que l’on va « ENFIN » s’intéresser aux autres catégories (sous-entendu la catégorie A) je m’interroge sur votre définition de l’égalité !!
Egalité ? Quand un de vos adhérents trouve comme ultime recours d’écarter un de vos représentants aux instances (CPE) pour garantir la neutralité dans le traitement de son dossier.
Il semble en effet plus facile d’évoluer et de voir ses intérêts défendus quand on fait partie de la garde rapprochée du SNPTES! Désolé, mais ce mode opératoire ne répond nullement à l’idée que je me fais d’un syndicat !
2. Une Fraternité Ignorée :
Où est cette « ardente obligation de solidarité » envers vos adhérents ? Des réponses ciblées aux sollicitations des collègues : préparation des dossiers, des concours, retours d’informations utiles à l’amélioration des dossiers présentés, pistes et critères à utiliser.
Et pour ne citer que cela …
Une Solidarité marquée également par la main mise sur « le local SNPTES »: local initialement dédié à l’ensemble des syndicats du pole et aux associations de personnel. Aucun partage ni mutualisation de locaux !
3. Une Démocratie oubliée :
Ou est-ce lieu-dit SNPTES ou « débats et votes auxquels participent directement ou indirectement l’ensemble des adhérents » ???
Il faudra m’expliquer à quel moment, nous adhérents, avons été consultés et pris position commune pour :
- désigner les membres du bureau et de son élargissement en 2013,
- valider le choix des représentants retenus par notre syndicat suite aux divers appels à candidatures de 2014 et 2015 pour siéger aux différentes commissions et instances,
- échanger sur les candidatures et les critères retenus pour la désignation des collègues représentants l’observatoire des risques psychosociaux,
- opter pour une organisation interne du bureau de la section locale UA : bureau et bureau restreint limité aux membres « contribuant au fonctionnement de la section locale » (copinage ? … !), et bureau (pour les non actifs) : cf Bulletin d’information du mois de janvier 2017,
- S’exprimer dans la presse locale dans un communiqué du samedi 4 février 2017 sur la situation actuelle de notre pole en notre nom sans aucune tenue d’AG (réunion d’échange prévue le 15 /02/17) : Bizarre cette Chronologie !
- Discuter avec les adhérents depuis plus de 7 mois (dernière AG en juin dernier)
- Dénoncer un droit de grève provenant d’un autre syndicat alors même que « la reconnaissance du droit de grève doit être un des moyens de rapport de force » préconisé par le SNPTES
4. Une Indépendance toute relative,
Que penser d’un syndicat qui ne s’inquiète pas des revendications fortes menaçant les intérêts du personnel du pole Martinique (revendication d’une récupération de 30 postes du pôle Martinique vers le pole Guadeloupe) : SNPTES je ne vous entends pas !!
Que dites-vous pour sécuriser le renouvellement de nos contractuels dont l’échéance arrive à terme en avril 2017 ?
5. Une proximité de plus en plus distante,
Le SNPTES est au plus proche de ses adhérents uniquement pendant les campagnes annuelles d’adhésion !
Où sont nos représentants « actifs sur le terrain » ? Certainement pas à côté des collègues qui sont dans des conditions de travail déplorables : les collègues de la fac de Médecine, du DSI et de l’IUT, et du CRI M pour ne citer qu’eux ! Aujourd’hui, un militantisme bureaucratique où trop peu de nos représentants se mobilise sous notre soleil bien chaud !
« Nul ne peut se prévaloir d’une appartenance au SNPTES s’il ne partage pas ses principes librement consentis » : je ne saurais poursuivre avec vous et refuse que mon salaire vienne alimenter le jeu d’ambitions personnelles, promotionnelles et politiques, sous couvert de défense de mes intérêts et de ceux de nos collègues.
Aussi, veuillez, Chère Représentante, prendre acte de ma démission auprès du SNPTES et procéder à l’arrêt des prélèvements de mes cotisations.
Bien à vous
Karine KIMBOO, ancienne adhérente SNPTES