INTERVENTION DE MICHEL BRANCHI AU MEETING DE FRANCIS CAROLE
Nous voilà donc de plain-pied dans la campagne des Législatives 2017.
Nous avons conscience que l’enjeu est important pour notre pays la Martinique et pour notre circonscription.
Pourquoi ? Laissez moi vous livrer quelques réflexions an nom du Parti Communiste Martiniquais.
L’enjeu des législatives 2017 est important, en effet, en raison du contexte politique de l’heure.
D’abord parce que ces élections se déroulent dans un contexte nouveau en France et en Martinique.
Le nouveau contexte français nous paraît caractérisé par les données suivantes :
- un président élu par défaut et sans adhésion, principalement pour barrer la route à une aventure néo-fasciste que représenterait l’arrivée au pouvoir du Front National de Marine Le Pen ;
- un président porté par les milieux de la Haute Finance et des médias dominants contrôlés par les barons du CAC 40 et élu sur un programme ultralibéral porteur de régressions sociales pour les masses populaires et les travailleurs (démolition du code du travail, attaques contre les retraites, poursuite des politiques d’austérité);
- contrairement à ce qui se répète, aucune majorité présidentielle n’est assurée : il n’y a pas 577 petits Macron dans les circonscriptions et certainement pas en Martinique où les « souceurs » de tout acabit se précipitent vers le nouveau « génie » français « ni droite, ni gauche » et soi-disant « progressiste ».
Nous communistes, depuis 1958, nous savons, hélas, que ce terme de « progressiste » est une marchandise frelatée.
Donc c’est l’incertitude qui est certain.
Le contexte martiniquais nous semble marqué par un fait majeur.
Nous ne devons pas oublier qu’au 2ème tour de la présidentielle 30 195 Martiniquais ont voté Front national, soit 22,45 % contre 11 975 au 1er tour, soit deux fois et demi de plus et contre 4 339 au 2ème tour en 2002, soit 7 fois plus en 15 ans !
La carte du vote Le Pen est celle du chômage, de la précarité et de la pauvreté extrême en Martinique. C’est d’abord et avant tout l’expression d’une colère sociale née d’une part de l’application à la Martinique et aux Dom des politiques néo-libérales sur des décennies : Chirac, Sarkozy, Hollande et d’autre part de la crise du modèle de Développement mis en oeuvre depuis 1946.
Le responsable c’est surtout le système capitaliste et colonial qui écrase la Martinique. Les responsables du mal-être populaire ce ne sont pas nos frères haïtiens sainte-luciens ou caribéens présents dans notre pays comme le croient certains de nos compatriotes contaminés par les idées xénophobes et racistes du Front national, relayées par l’abominable Juvénal Rémir. Mais la pénétration de ces idées dans notre peuple nous intime un devoir de lutte idéologique.
La marche de la reconstruction entamée par la CTM.
L’enjeu est important aussi parce que nous avons entamé le redressement du pays en utilisant la nouvelle Collectivité territoriale de Martinique que nous avons gagnée au profit du peuple.
Les inégalités sociales insoutenables révélées par le vote Le Pen nous rappellent que la vérité : c’est que le Gran Sanblé a pris en charge après le 15 décembre 2015 un pays en déshérence : défi social, défi économique, défi démographique et défi écologique.
De plus , la CTM hérite d’une situation financière difficile, voire catastrophique. Une collectivité territoriale endettée de près de 600 millions d’euros, sans parler des quelques 6 milliards et plus d’engagements financiers pris par démagogie sur les 16 années futures et qu’il faut apurer. Comme est endettée la Ville de Fort-de-France, à hauteur de 220 millions d’euros, la plus endettée des villes des pays d’outre-mer et la 13ème plus endettée des grandes villes de France (2 639 EUR/habitant) qui a dû baisser considérablement ses travaux et actions sociales.
Un immense travail de redressement et de reconstruction a été entrepris à la CTM par l’équipe sous la Direction d’Alfred Marie-Jeanne et Claude Lise. Permettez moi de dire ici que nous ne pouvons pas accepter l’accusation irresponsable de Serge Letchimy d’infliger au peuple martiniquais un « matraquage fiscal » parce que nous avons demandé aux Martiniquais un effort de quelques centimes sur les carburants et sur l’octroi de mer alors qu’il a voté à l’Assemblée nationale des baisses de dotations de l’Etat aux collectivités locales qui ont fait perdre à la CTM plus de 27,5 millions d’euros depuis 2013 !
Il n’a rien fait pour les restes à charge sur les aides individuelles de solidarité (RSA, APA, etc) : par exemple, le reste à charge de la CTM est de près de 53 millions d’euros en 2016 sur un montant total d’aides allouées de 273 millions d’euros.
Par conséquent, tout en faisant face aux urgences nombreuses et pressantes, nous avons lancé les chantiers de l’avenir :
- Assises du sport;
- Grande conférence du tourisme;
- Conférences pour un nouveau modèle économique et les aides aux entreprises;
- Schéma de l’Autonomie;
- Et récemment Schéma de l’enfance, de la jeunesse et de la famille;
Et bientôt, lors de la prochaine plénière nous allons adopter les orientations stratégiques du Schéma de développement économique pour les 5 ans à venir.
Cela veut dire que nous savons où nous allons, nous savons ce que nous devons faire. Nous avons identifié nos retards et nos besoins. Nous avons affiné notre projet martiniquais. Le peuple doit avoir confiance.
Le nouveau président élu de la France a promis d’organiser des Etats généraux des Outre-mer. Et bien, nous savons ce que nous devons exiger comme l’ont fait les Guyanais en obtenant une promesse de 3,1 milliards d’euros que Macron devra honorer..
Nous devons donc arracher les moyens d’avancer.
Mais les battus du 15 décembre ont entrepris une démarche d’obstruction et de déstabilisation que nous devons combattre.
A ces législatives nous devons donc battre les candidats du néo-PPM en Martinique et à Fort-de-France pour dégager la route du renouveau pour l’avancée du peuple martiniquais
Telle sera la tâche de nos parlementaires : combattre les chevaliers de la désespérance, défendre les intérêts des couches populaires, défendre ceux de la Martinique entière et donc appuyer l’action de rénovation et de salut public de la CTM.
Ici, à Fort-de-France, Francis Carole nous paraît tout désigné pour porter le flambeau de la renaissance foyalaise en raison des batailles menées ces dernières années où Fok Sa Chanjé Fodfwans a fait reculer l’hégémonie du néo-PPM.
Francis Carole c’est la ténacité, le travail de terrain, la fermeté politique, l’écoute des citoyens et le courage.
Pas une voix ne doit lui manquer le 10 juin 2017.
La victoire est au bout du bulletin de vote.
Sé pou la viktwa nou ka alé !
Michel BRANCHI
Dimanche 14 Mai 2017