Yan Monplaisir ou la même vieille rengaine de la Droite assimilationniste
En campagne électorale pour la députation dans la circonscription Nord de la Martinique, le candidat Yan MONPLAISIR est bien moins accommodant avec les indépendantistes avec lesquels il a signé un pacte de gestion, en décembre 2015 afin de pouvoir gérer la nouvelle collectivité territoriale qui a remplacé le Conseil régional et le Conseil général. Finis les compliments à Alfred MARIE-JEANNE pour son ouverture d'esprit et sa rigueur gestionnaire, oubliés les sourires complices entre élus du "GRAN SANBLE" et élus de "BA PEYI-A AN CHANS" et feu à volonté sur l'idée d'indépendance comme lors d'un meeting tenu à Terreville, quartier de Schoelcher, ces jours derniers.
On aurait pu croire que soixante-dix ans après la loi de 1946, période au cours de laquelle la Droite a régné quasiment sans partage pendant près de quatre décennies, le discours assimilationniste aurait évolué, serait devenu moins borné, moins obtus, mais à écouter Y. MONPLAISIR il n'en est rien. Les mêmes arguments éculés et malhonnêtes sont ressassés ad nauseam. Du genre : "Regardez les pays de la Caraïbe ! Ils sont tous pauvres. D'ailleurs quand ils tombent malades, c'est chez nous qu'ils viennent se soigner. Je suis contre l'indépendance ! etc...etc...".
Première incongruité : le pacte de gestion signé entre le "GRAN SANBLE" et "BA PEYI-A AN CHANS" prévoit le gel de la revendication statutaire durant toute la durée de la mandature, donc on ne comprend pas très bien ce que ces diatribes anti-indépendantistes de MONPLAISIR viennent chercher là. Cette clause est en tout cas si bien respectée par le "GRAN SANBLE" que ce dernier en est même venu à être vivement critiqué par certains partis d'extrême-gauche.
Deuxième incongruité : si la Martinique n'a pas avancé d'un millimètre sur le chemin de l'indépendance avec un gouvernement socialiste, on voit mal comment elle pourrait le faire avec ce nouveau gouvernement de centre-droit, voire de droite si l'on en juge par la nomination d'un premier ministre appartenant aux Républicains, le parti auquel adhère MONPLAISIR.
Troisième incongruité : il est faux et malhonnête de prétendre que tous les pays de la Caraïbe sont pauvres et qu'ils viennent tous se faire soigner chez nous. La petite Barbade (trois fois plus petite que la Martinique), qui en 2016 a fêté le 50è anniversaire de son indépendance, n'a pas besoin et n'a jamais eu besoin de La Meynard. Elle n'a pas besoin de Maman ou de Papa européen non plus et quoique sans ressources naturelles, elle accueille ces temps-ci près de 5.000 Vénézuéliens dont le pays regorge de pétrole et qui se sont réfugiés dans la minuscule île anglophone. Car l'une des antiennes imbéciles de la Droite martiniquaise est aussi de clamer que la Martinique, n'ayant pas de ressources minières, ne pourra jamais être indépendante. Barbade, l'île Maurice, les Seychelles, le Vanuatu, Sao Tomé-et-Principe etc..., territoires similaires au nôtre à bien des égards, démontrent l'exact contraire.
Non, monsieur MONPLAISIR, aucun Barbadien, aucun Trinidadien, aucun Grenadien, aucun Antiguais etc...n'accoure en Martinique pour se faire soigner ! Et si notre île était le paradis tropical français que vous décrivez, comment expliquer qu'il y a près de 300.000 mille immigrés martiniquais dans l'Hexagone. Quasiment une deuxième Martinique ! Ils possèdent certes un passeport français, mais ce sont bel et bien des immigrés c'est-à-dire des gens qui ont été dans l'obligation de quitter leur terre natale (souvent sans espoir de retour) pour pouvoir trouver un travail et donner un avenir à leurs enfants.