MARTINIQUE : LES 4 DEPUTES LES PLUS MAL ELUS DE L'OUTREMER
Avec un taux d'absentéisme-record (77,7% des électeurs inscrits ne sont pas allés voter soit, pour ceux qui auraient des problèmes avec les pourcentages, 77 électeurs sur 100), les 4 députés de la Martinique ont battu un autre record qu'évidemment aucun de nos grands journalistes n'aura remarqué : ils ont été les plus mal élus de tout l'Outremer. Certes, le taux de participation en Guadeloupe, Guyane, Saint-Martin/St-Barth, Mayotte etc. est faible, mais il est tout de même supérieur à celui de l'île aux fleurs fanées. On peut s'interroger sur ce rejet massif de l'électorat martiniquais et inutile de le mettre, comme le font nos politiques et surtout nos journalistes, sur le trop-plein d'élections en un court laps de temps. Cette explication est tout simplement du pipeau !
Plusieurs remarques sont à faire quant à ce rejet, mais la toute première__qu'évidemment, une fois encore, nos journalistes et politiques n'auront pas souligné__, c'est que sur le minuscule 23% d'électeurs qui s'est déplacé aux urnes, l'écrasante majorité étaient des gens de 50 ans et plus. Il suffisait de faire la tournée des bureaux de vote à n'importe quel moment de la journée d'hier, samedi 17 juin, et cela dans n'importe laquelle des quatre circonscriptions, pour se rendre immédiatement compte que les électeurs de 20, 30, voire même 40 ans y étaient aussi rares que des œufs de cochon. Conclusion : la jeunesse martiniquaise a tourné le dos à cette élection. Symbole de de dédain : un reportage triomphal de MARTINIQUE 1è sur le vote d'une centenaire de la commune de Grand-Rivière. Interdit de rire !
Cette jeunesse n'avait d'ailleurs pas fait confiance non plus, au premier tour, à ces candidats, qu'il faut bien qualifier d'"assimilationnistes new-look", qui s'étaient affublés de l'étiquette "FRANCE INSOUMISE" ou, sans doute pour faire plus couleur locale, "MARTINIQUE INSOUMISE". Leurs scores ridicules à tous et toutes est rassurant : il montre que nos jeunes un tant soi peu conscients ne sont pas prêts à s'embarquer comme leurs parents dans le long fleuve tranquille de l'assimilationnisme de droite, de gauche et maintenant__on n'arrête pas le progrès, n'est-ce pas !__d'extrême-gauche. Notre jeunesse, pour partie, car certains, hélas, sont en totale déshérence (drogue, violence etc.), construit le monde de demain, crée des start-up, ouvre de petites entreprises de production dans des secteurs innovants ou "de niche", établit des liens concrets (et non sportifs seulement) avec la Caraïbe et se connecte au Tout-Monde. Toutes choses que nos faux jeunes de députés, quinquagénaires et sexagénaires, n'ont pas la moindre idée !
La deuxième explication du dédain de l'électorat est à mettre sur le compte des magouilles politiques et du manjé-kochon auxquels se livrent trop d'élus martiniquais. Autrefois, à l'époque des CESAIRE, GRATIANT et autre BRANGLIDOR, les politiques
La troisième explication du fait que 77 électeurs sur 100 n'ont pas jugé bon de se rendre aux urnes est que chacun se rend bien compte que la Martinique est bloquée. Elle a essayé depuis un demi-siècle tous les partis politiques__droite, gauche, autonomiste, indépendantiste__, sauf les écologistes, il est vrai, et a pu constater les résultats : chômage croissant, émigration massive de la jeunesse, destruction méthodique des terres agricoles, expansion de l'économie de comptoir (supermarchés, concessions automobiles etc.), sur-place, voire déclin, de ce qui reste du secteur productif, crise démographique, aménagement du territoire tout simplement catastrophique et transports ubuesques, développement de la criminalité (parfois en lien avec des cartels mafieux), décrédibilisation des élites comme en a témoigné divers scandales comme celui du CEREGMIA, et comme on l'a vu plus haut, opportunisme honteux de la plupart des politiques.
Comment, dans une situation pareille, ose-t-on pointer du doigt l'électeur absentéiste ? Car certains politiques, journalistes et autres universitaires ou intellectuels à la petite semaine ont eu le culot, sur les médias, d'adresser des reproches aux 77 électeurs sur 100 qui ont refusé de se rendre aux urnes. Au lieu de questionner le monde politique martiniquais et ses insuffisances, toutes tendances politiques confondues, ces commentateurs, en fait complices du système mortifère, mais bénéfique pour la caste des privilégiés, békés et nègres, ont préféré renvoyer, hypocritement, la balle vers les absentéistes...