HAÏTI/ESPAGNE-CATALOGNE: « UN FAUX PAS DE LA DIPLOMATIE HAÏTIENNE » PAR DR. EDILES EXIL-NOËL
Par Dr. Ediles Exil-Noël
Avec la condamnation « énergique » par le gouvernement haïtien de la proclamation de l’indépendance de la Catalogne (Europe), il est à se demander si Jovenel Moise était le président d’Haïti en 1815, et avec pour conseiller stratégique l’espagnol Antonio Sola qui serait, dit-on, le maître à penser des régimes tèt kalé, Simon Bolivar n’aurait rien reçu de nous pour aller libérer l’Amérique du Sud du joug de la domination des Conquistadores
Mexico, mardi 31 octobre 2017 ((rezonodwes.com)).-La Catalogne, une province rebelle de l’Espagne située au nord-est, a à peu près la même superficie qu’Haïti, il se trouve depuis quelque temps qu’elle lutte pour se démarquer du joug espagnol.
La Catalogne dont la capitale est Barcelone n’est nullement un poids léger dans la balance espagnole. Si on parle tout simplement du FC Barcelone, les haïtiens ont déjà une idée de ce que représente ce coin de terre, qui porte sur son dos 30% de l’économie de la péninsule ibérique.
Ce petit territoire enclavé de l’Espagne a sa propre langue (catalan) parlée par la population toute entière à côté de la langue de Cervantes et de Don Quichotte. Une région assez prospère et culturellement très avancée, se voit toujours charriée par une économie espagnole galvaudée, mal gérée sous une crise chronique.
La Catalogne comme plus d’un défend ses intérêts et sa survie, elle cherche à remettre les pendules à l’heure en passant par le divorce avec la monarchie que le général Francisco Franco avait rudement mise à l’épreuve lors de l’instauration d’une dictature militaire féroce de 1939 à 1975. C’est à ce moment que les catalans ont perdu leur statut d’autonomie et l’enseignement de la langue catalane interdit par les militaires.
Son référendum n’a pas plu au maître personnifié par l’ultra nationaliste Mariano Rajoy qui, loin de chercher un modus vivendi a envoyé des sbires molester et tabasser même les enfants à la mamelle. Du jamais vu, on matraque des citoyens pour ne pas aller voter. Une histoire semblable à celle du 29 novembre 1987 en Haïti.
Les blessures restent bien saignantes, la Catalogne pleure sous les yeux complices du monde. Nous comprenons clairement que certains pays qui veulent maintenir leurs relations avec l’Espagne et la Catalogne n’ont pas encore les coudées économiques franches pour les courtiser. C’est juste un comportement d’opportunistes aux antipodes des convictions d’Alexandre Pétion qui aidait Simon Bolivar à libérer presque toute l’Amérique du Sud e lui fournissant armes, munitions, combattants et nourritures.
Les dirigeants haïtiens doivent pâlir sur nos livres d’histoire pour comprendre la place d’Haïti dans la lutte libératrice des nations et puis d’ailleurs, c’est la première nation nègre qui a obtenu son indépendance à coups de canon.
Notre indépendance serait aussi illégale comme celle de la Catalogne en nous détachant de la France en 1804, pendant que la Guadeloupe, la Martinique s’y restent encore attachées !
Il fallait attendre des lustres pour sa reconnaissance par la France au prix très cher. Haïti n’a aucun intérêt à se mêler dans cette affaire rien que pour encourager un dialogue d’égal à égal.
Haïti a un prestige et un leadership historique à défendre malgré vents et marées même s’il s’agit d’un pays d’affamés et très mal gouverné.
Dr. Ediles Exil-Noël.