D'ANCIENS MINISTRES IMPLIQUES DANS UN VASTE SCANDALE DE CORRUPTION
Amélie Baron
En Haïti, une quinzaine d'anciens ministres sont à nouveau épinglés pour corruption ou encore détournements de fonds publics. Une première enquête parlementaire, en août 2016, avait déjà conclu que la gestion des fonds dit « Petrocaribe » était une « vaste supercherie d'Etat ». Petrocaribe est le nom du programme de prêt lancé en 2006 par Hugo Chavez au profit de plusieurs pays d'Amérique latine et des Caraïbes qui achètent des produits pétroliers au Venezuela. Censé financer des projets sociaux, l'usage de cet argent aura donc été largement abusif et illégal selon les sénateurs.
Des projets sans lien aucun avec le séisme, mais qui pourtant ont été contractés au bénéfice de la loi d'urgence qui a suivi cette catastrophe naturelle de 2010 ; des entreprises qui ont reçu des millions de dollars d'avenant mais qui au final n'auront réalisé aucun chantier ou encore des surfacturations ; des contrats non datés ou signés par des personnes non autorisées… Les 656 pages du dossier Petrocaribe, publié vendredi soir, compilent toute une liste d'irrégularités et de violations des lois.
Haïti bénéficie depuis douze ans du programme Petrocaribe, initié par l'ancien président vénézuélien Hugo Chavez, qui permet à plusieurs pays d'Amérique latine et des Caraïbes d'acquérir des produits pétroliers à un coût avantageux et de payer leurs factures sur 25 ans à un taux d'intérêt de 1%.
Pas de poursuites
Une quinzaine de ministres, dont deux anciens Premiers ministres, sont épinglés, ainsi qu'une dizaine d'entreprises haïtiennes et dominicaines.
Mais cette avalanche de détails et de noms n'annonce pour autant pas la tenue d'un éventuel grand procès Petrocaribe : en août dernier, une première enquête parlementaire avait déjà pointé du doigt la gestion irrégulière sinon illégale de ces anciens ministres et la justice n'avait donné aucune suite