Université des Antilles : les diviseurs ne désarment pas
Maurice BELROSE (in "Justice", n° 38, 22 septembre 2016)
La démission et la mutation à la Sorbonne de Corinne MENCE-CASTER ont accru le courroux de ses détracteurs de Guadeloupe et de Martinique, qu'il s'agisse des défenseurs du CEREGMIA ou de soi-disant nationalistes, ennemis de l'unité de l'Université des Antilles. Parmi eux, il y a un certain Vincent VALMORIN, Guadeloupéen, qui, entre autres actions, a adressé le 10 septembre dernier un courrier aux recteurs des académies de Guadeloupe et de Martinique, tous deux "chanceliers de l'Université", pour leur demander de demander à l'Administrateur provisoire de l'Université des Antilles, Jacky NAYARANINSSAMY, de convoquer rapidement le conseil d'administration afin de procéder à l'élection d'un président pour la période allant jusqu'au 07 janvier 2017. Pour justifier son exigence, il se réfère à l'article L 712-2 du Code de l'Education, laissant entendre ainsi que tous les actes de l'administrateur provisoire pourraient être entachés d'illégalité. D'autre part, Vincent VALMORIN rappelle aux recteurs qu'en décembre 2016 aura lieu l'élection du nouveau conseil d'administration de l'UA, lequel élira le nouveau président le 7 janvier 2017, conformément aux statuts.
Vous avez bien compris : VALMORIN veut qu'en l'espace de trois mois et demi l'on organise trois scrutins : un premier pour combler un vide juridique en élisant rapidement un président de l'université qui remplacera l'administrateur provisoire ; un deuxième, en décembre, pour élire le nouveau conseil d'administration, et un troisième le 7 janvier 2017 pour élire le "vrai" président. Notons en passant que Vincent VALMORIN signe sa lettre en tant que "candidat à l'élection du 7 janvier 2017".
Le bougre est pressé !
Un autre soi-disant nationaliste "guadeloupéen", Frédéric GERARDIN, secrétaire général-adjoint du SPEG, avait écrit le 31 août 2016 aux recteurs de Guadeloupe pour contester la validité des statuts de l'Université des Antilles, votés le 23 juin 2016, et approuvés ensuite par le Ministère.
Drôle de juriste !
Mais le recteur lui va donné un "va-te-laver" mémorable dans sa réponse en date du 12 septembre dernier.
Quel est l'enjeu ? Bien que l'alternance ne soit inscrite dans aucun texte de loi, il est raisonnable que le prochain président de l'UA soit un enseignant-chercheur en fonction au pôle universitaire de Guadeloupe. Le principe de l'alternance, tacite, a été respecté jusqu'à ce que "le Guadeloupéen" Alain ARCONTE décide d'affronter "le Martiniquais" Maurice BURAC et gagne le combat en se montrant plus convaincant ou plus astucieux. Il faut espérer qu'à partir de janvier 2017, il sera de nouveau scrupuleusement respecté, par accord tacite. Cela impliquera désormais que lorsque viendra le tour de l'un des deux pôles universitaires, les différents candidats dudit pôle se mettent en campagne pour convaincre les électeurs des deux pôles de voter pour eux.
Ainsi les chauvins et les partisans de la scission de l'UA s'élimineront eux-mêmes par leur discours.