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L'AMNESIE DU PPM/EPMN SUR LA SITUATION ECONOMIQUE DE LA MARTINIQUE

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L'AMNESIE DU PPM/EPMN SUR LA SITUATION ECONOMIQUE DE LA MARTINIQUE

L'AMNESIE DU PPM/EPMN SUR LA SITUATION ECONOMIQUE DE LA MARTINIQUE

   C'est donc ce dimanche, à Trois-Ilets, que la coalition PPM/EPMN, qui constitue l'opposition au sein de la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique), fera sa rentrée politique.

Deux grands thèmes ont été annoncés en grandes pompes aux médias : 1) le redémarrage économique ; 2) les menaces environnementales (chlordécone, sargasses etc.). S'agissant du premier point, il y a de quoi sourire et l'on se demande si le PPM et ses amis d'EPMN ont la mémoire courte, s'ils sont atteints d'amnésie. Car enfin, soyons sérieux, si le parti de l'ancien réservoir de Trénelle était un champion en matière de gestion et de développement économique, cela se saurait depuis des lustres. Or, que constate-t-on a cours des quatre décennies qui viennent de s'écouler :
 
   . Le PPM et Camille DARSIERES, président du Conseil régional, laissent 1 milliard de francs de déficit au président Emile CAPGRAS (Parti Communiste Martiniquais) lorsque les urnes les forceront à rendre le pouvoir en 1992.
 
   . Le PPM/EPMN et Serge LETCHIMY, président du Conseil régional laissent 80 milions d'euros de déficit quand, fin 2015/début 2016, il sont contraints de céder la place au Gran Sanblé Pou Ba Peyi-a An Chans.
 
   Laissons de côté le premier déficit, un peu lointain dans le passé désormais, et examinons le second. En fait, chacun se souvient que la Martinique de l'époque était dirigée par deux collectivités, le Conseil régional et le Conseil général, toutes deux aux mains de la coalition PPM/EPMN. Or, lorsqu'en mars 2016, la toute nouvelle CTM examine les comptes administratifs de ces deux collectivités, elle découvre qu'ils sont tous les deux en déficit ! A savoir : 8 millions d'euros de déficit pour le Conseil général et 80 millions d'euros pour le Conseil régional, soit 10 fois plus pour ce dernier. Et pire, toujours concernant ce dernier, le déficit apparaît dès le compte de gestion du payeur public !!!
   En effet, au 31 décembre 2015 :
      – Le déficit dans le compte de gestion du payeur régional : 12,9 millions d’euros
    Lorsque l’on prend en compte :
     – Dépenses régionales engagées et non mandatées : 10,6 millions d’euros
     – Délibérations engagées et non mandatées 31,3 millions d’euros
     – Factures et décomptes engagées et non payées 24,3 millions d’euros
    On atteint quasiment les 80 millions d’euros !
   Evidemment, tant DARSIERES que LECHIMY nieront l'existence des déficits en question, mais les faits sont têtus. Très têtus même ! Mais c'est sur un plan plus général que la duplicité du PPM/EPMN est la plus évidente : ils ont toujours accusé, comme le prouvent maints articles de leur économiste Jean CRUSOL, le MIM et MARIE-JEANNE d'avoir "une gestion de boutiquier"autrement dit de ne presque rien dépenser, de ne pas investir etc..., chose que le militant de base du PPM traduit de la façon suivante : "Marijàn pa lé dépansé lajan Blan--an !"(MARIE-JEANNE ne veut pas dépenser l'argent du Blanc !). Ce qui veut dire que le PPM, chaque fois qu'il est au pouvoir, s'y adonne à cœur joie (comme les deux exemples de déficits présentés plus haut le démontrent). Fort bien ! Mais alors pourquoi ne pas avoir l'honnêteté intellectuelle de reconnaître ? Pourquoi ne pas dire, par exemple, que "l'argent du Blanc" c'est en réalité notre argent, l'argent qu'il nous doit puisque nos ancêtres ont travaillé gratuitement pour eux pendant trois siècles ? Pourquoi pratiquer une "gestion de dépensier" et ne pas le reconnaître ?
   Car le problème est là : qu'ont fait le PPM et le PPM/EPMN de tout cet "argent du Blanc" chaque fois qu'ils sont au pouvoir ? L'ont-ils mieux utilisé que le "boutiquier" MARIE-JEANNE ? Cette utilisation effrénée des fonds franco-européens a-t-elle permis à l'économie martiniquaise de se développer ? ON PEUT EN DOUTER. Chacun se souvient de la promesse de création de 5.000 emplois faite par S. LETCHIMY et de 12 zones d'activités économiques par C. CONCONNE quand leur parti est arrivé à la tête du tout dernier Conseil régional. Rien de tout cela ne s'est concrétisé ! Tout au contraire : le chômage n'a pas baissé d'un point ; les fermetures ou faillites de moyennes et petites entreprises n'ont pas diminué ; la dépendance de la Martinique envers l'importation (tenue par les Békés en grande partie) s'est accrue. Sans même parler de l'incapacité du PPM, au pouvoir jusqu'à fin 2015, à faire démarrer le TCSP, de son incapacité à terminer la rénovation de l'ancienne Maternité de Redoute où il escomptait reloger les élèves et les enseignants du lycée Schoelcher, de ses initiatives à la fois dispendieuses et douteuses comme la fameuse "Antenne de Belem", au Brésil, sur laquelle une enquête est en cours et qui révélera un vrai scandale etc...etc...
   Or, aujourd'hui, ce dimanche plus exactement, le PPM viendra nous raconter qu'il veut faire "redémarrer l'économie de la Martinique" !!! En effet, à l'entendre, le Gran Sanblé Pou Ba Péyi-a An Chans aurait mis notre pays "à l'arrêt". Ouais...Sauf que le TCSP roule désormais, que la navette maritime FDF/Case-Pilote a été ouverte, que le lycée Schoelcher voit sa construction avancer à grand pas, que la route accidentogène de Lestrade a été mise à deux fois deux fois, que le Label "Zéro Chlordécone" a été lancé, que la consommation des fonds européens est devenue plus importante et plus rationnelle, que le tourisme, notamment de croisière, carbure, que le musée du Père PINCHON a ouvert ses portes, que le projet de viaduc surplombant Fond-Lahaye est maintenant bien enclenché etc...etc...
   Certes, tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes à la Martinique et un vrai changement ne pourra s'y opérer que le jour où nous nous déciderons à en finir avec l'économie de comptoir (et donc l'omnipotence békée), mais pour l'heure, quand on compare, sur les quatre décennies qui viennent de s'écouler la gestion du PPM et du PPM/EPMN, d'une part, avec celle du MIM et de ses alliés, d'autre part, force est de constater que les "boutiquiers"font nettement mieux que les "dépensiers"...
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