Comment le PPM a fini par tuer l'idée d'indépendance
Après 5 longues, trop longues années de gabegie et d'incompétence à la tête de l'ex-Conseil régional, il fallait absolument chasser ceux qui en détenaient les rênes à savoir Serge LETCHIMY et le PPM, farouches anti-indépendantistes et autonomistes en paroles, pour pouvoir sauver la Martinique d'une déroute voire d'une débâcle totale, sur tous les plans : économique (la Martinique de 12è région de France la mieux gérée à l'époque des Patriotes et sympathisants, en 2009 donc, avait sombré à la 21è soit l'avant-dernière !) ; politique (jamais une opposition n'a été aussi maltraitée que celle des Patriotes par une véritable armée de "soldats de LETCHIMY" qui multipliaient les insultes("chien abiyé an moun"), les doigts d'honneur et les menaces ("Sé lè ou lé, la ou lé !") ; social : mensonge des 5.000 emplois qui seraient créés, incapacité à finir le lycée de Transit de l'ex-Maternité, incapacité à achever le TCSP etc., népotisme, clientélisme au niveau des embauches dans les organismes satellites de l'ex-Conseil régional dont les effectifs furent augmentés dans certains cas de 20% ; culturel : l'incapacité de considérer que la culture martiniquaise n'est pas uniquement la musique et la danse et que bien d'autres secteurs étaient en souffrance.
Oui, 5 longues années d'incompétence d'une équipe à laquelle il fallait absolument donner son "billet-ce-n'est-plus-la-
Mais pour gagner il fallait une union du peuple martiniquais, de tout le peuple martiniquais, au-delà des clivages idéologiques, de la différence Gauche-Droite, de l'opposition Indépendantistes-
Ce qui fut fait. Et ce que le peuple a compris un certain 13 décembre 2015.
Sauf que le prix à payer pour tout cela est la mise sous le boisseau pendant les 6 prochaines années du combat vers plus de souveraineté et pour parler crument de l'abandon provisoire du mot "indépendance" lui-même. Abandon provisoire qui, malheureusement, court le risque d'être un abandon définitif lorsque les Pères fondateurs ne seront plus là, horloge biologique oblige. Au vu de ce que l'on constate depuis quelque temps, c'est cette triste perspective qui semble se profiler.
Le premier responsable en est le PPM, qui en plongeant la Martinique dans le désastre, a obligé les forces vives, les forces d'avenir de ce pays à faire un compromis sur la question statutaire, lui, PPM, qui n'a jamais avancé ne serait-ce que d'un pas en direction de l'autonomie que pourtant il brandit comme un hochet depuis un demi-siècle. Lui, PPM, qui s'était farouchement opposé en 2010 à cette poussière d'autonomie qu'était l'Article 74.
Même chassé du pouvoir donc, il continue donc à être nuisible au pays...