XVè Congrès International des Etudes Créoles : la conférence inaugurale du Pr Corinne Mencé-Caster (Université de la Sorbonne)
Gerry L’Etang
Corinne Mencé-Caster, ancienne présidente de l'Université des Antilles, aujourd'hui professeur à Paris IV (Sorbonne), a réalisé la conférence inaugurale du 15e colloque de l'association internationale des Etudes créoles. Cette conférence qui s'est déroulée à Baie-Mahault (Guadeloupe) le 31 octobre 2016, portait sur le thème : "La littérature caribéenne, ses langues et ses chercheurs : enjeux, défis, perspectives".
Cette communication soulevait plusieurs questions : il y a-t-il dans nos régions une littérature post-coloniale ou une littérature caribéenne ? Il y a t-il une ou des littératures caribéennes ? La Caraïbe est-elle un espace homogène ou hétérogène ? Est-elle un questionnement ou un projet ?
Puis la conférencière s'est attachée à repérer les convergences qui caractérisent cette littérature : la revendication africaine, la quête du merveilleux, le métissage culturel, l'esthétique du divers, la dimension anthropologique. A cela s'ajoute une fonction d'essayiste assumée par nombre d'écrivains qui complètent leur écriture fictionnelle par une écriture analytique.
A suivi une analyse des divergences qui apparaissent au sein de cette littérature, nourries par la méconnaissance que les écrivains entretiennent les uns vis à vis des autres du fait d'un manque de traduction.
Puis, Corinne Mencé Caster s'est attachée à démontrer les limites de la traduction de cette littérature quand elle s'adresse d'abord à les lecteurs non caribéens. Lest textes traduits présentent souvent un déficit de caribéanité.
Enfin, l'auteur s'est posé la question du devenir de la littérature caribéenne et aussi de la place en son sein des écrits en langue créole dont la légitimité est, malgré de récents progrès, encore marginale. La production en créole est toujours considérée comme à part, décentrée.
Cette Conférence qui disait avec des mots simples des choses profondes, fut très applaudie.