DOMINIQUE. L'ILE QUI VEUT SE FAIRE UN NOM
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Entre la Martinique et la Guadeloupe, ce petit pays dispose d’avantages majeurs : une nature 100 % sauvage et une culture marquée par la présence des derniers Indiens caraïbes. Découverte.
La route entre l’aéroport et la capitale Roseau ne laisse planer aucun doute: la géographie de la Dominique est tourmentée, hérissée de montagnes luxuriantes entaillées de routes tordues. À la différence d’autres îles des Caraïbes, elle semble avoir conservé les attributs de sa virginité. Exemples? Au cœur des hauts-reliefs, un court sentier en forêt conduit à Emerald Pool, une cascade et un bassin dignes d’une publicité pour savon exotique. Au sud, Morne Trois Pitons National Park (classé à l’Unesco) regorge de paysages vierges: le Freshwater Lake, Titou Gorge, les chutes de Trafalgar… Partout, les arbres ruissellent, les lianes s’emmêlent, les plantes exultent. Quitte à être mouillé, autant s’immerger! C’est ce que font les visiteurs à Wotten Waven, bains sulfureux naturels nichés au bord d’une rivière, près de Roseau: un spa à l’air libre - il en existe d’autres - accessible pour une somme modique.
Plongée et randonnée
La faune est aussi prodigue. En plus des perroquets et des colibris, la mer recèle une riche vie animale. Si les coraux n’ont pas la beauté éclatante de l’océan Indien, les poissons multicolores, eux, sont au rendez-vous. À voir en snorkelling ou en bouteilles, dans la mer des Caraïbes (champagnereef.com). Surtout, l’île est un sanctuaire pour les baleines. Avec ses hauts fonds, la côte ouest abrite des cétacés qui - parfois - se montrent à la surface. Des excursions en catamaran permettent de les observer (anchoragehotel.dm/whalewatching - 69 US $). Côté Atlantique, les tortues de mer pondent sur la plage de Rosalie Bay. De mars à août, des sorties nocturnes sont organisées. À ceux qui souhaitent des activités plus intenses, la Dominique a un atout dans sa manche: le Waitukubuli National Trail. Cette piste à cheval sur l’arête dorsale de l’île se décline en 14 étapes, scandée par des nuits en campings ou en guest-houses. Des tronçons sont praticables en solo mais mieux vaut partir avec un guide. Les rivières, elles, se prêtent à l’exploration: en kayak ou en canyoning pour les plus impétueuses, en barque pour les plus placides. C’est le cas de l’Indian River (lire ci-dessus). Quant aux plages, «oubliez-les»: étroites et à sable noir, sur cette île très escarpée, elles n’équivalent pas celles de Guadeloupe et de Martinique.
Cases colorées, bananiers
Mieux vaut s’attacher à la culture. Colonisée par Christophe Colomb, l’île abrite le dernier peuple natif des Caraïbes, les Kalinagos (lire ci-contre). Et son Histoire nous rapproche de la France. Descendante d’esclaves africains, la population a connu trois périodes d’occupation française, entre le XVIIe et le XIXesiècle. Après d’âpres batailles, dont témoignent Fort Young à Roseau et Fort Shirley à Portsmouth, les Anglais en héritent en 1814. L’anglophone Dominique, indépendante en 1978, appartient depuis au Commonwealth. Une autre culture s’est développée: le rastafarisme. 2.000 « activistes» vivent d’agriculture dans les «hauts», comme à Zion Valley, ouverte aux visiteurs. Love and peace! Piste conseillée, aussi: le tour de l’île en voiture, à la rencontre des villages aux cases colorées, des petits ports de pêche et des champs de bananiers. Quant à la cuisine, elle est exquise, grâce aux poissons et aux légumes tropicaux. Destination intimiste, la Dominique est recommandée aux adeptes de slow life.