IL PARCOURT LES QUATRE COINS DU MONDE A LA RECHERCHE DES MEMBRES DE SA FAMILLE
Tout a commencé il y a vingt ans lorsque Clancy Philippe, aujourd’hui âgé de 67 ans, lance le site web Mauritius Australia Connection . Son objectif premier est de connecter les Mauriciens vivant en Australie. «Peu à peu, le site web a permis aux Mauriciens à travers le monde de se connecter, y compris les membres de la famille Aliphon de par le monde, qui me demandaient si on était parenté. Voilà comment, en 1995, l’idée m’est venue de retracer la famille de ma mère, les Aliphon», indique cet ingénieur civil qui vit à Melbourne, en Australie, depuis 22 ans.
Clancy Philippe s’embarque alors dans une aventure qui le conduit aux quatre coins du monde. Non seulement il retrouve la trace de lointains et proches cousins installés dans différents pays, dont l’Afrique du Sud, l’Australie et Londres, mais le sexagénaire part également à la rencontre de certaines de ces familles. Il fait, par exemple, la connaissance d’un cousin établi à Johannesburg, en Afrique du Sud. Lors de leurs échanges, il apprendra une autre facette du régime de l’apartheid.
«Alors que je croyais que l’apartheid voulait uniquement dire la séparation des blancs et noirs dans les lieux publics, j’ai appris que les membres d’une même famille se retrouvaient dispersés dans différents quartiers uniquement sur la base de leur couleur de peau. Ils vivaient dans des prisons ouvertes», raconte Clancy Philippe.
Un aïeul dans l’armée napoléonienne
Clancy Philippe a aussi voulu retracer les membres de la famille de sa défunte épouse, les Paruit. Il apprendra que l’arrière-arrière grand-père de sa femme Madeleine était chef administrateur d’hôpital militaire. «A l’époque, il avait acheté le Château des Rangeardieres à Saint-Barthélémy, en France», indique-t-il.
Plus tard, l’aïeul participera aux campagnes napoléoniennes. «Ses deux enfants, âgés alors de 16 et 17 ans se sont aussi joints à l’armée de Napoléon. Après la défaite de celui-ci à Waterloo, ils se sont tous les trois sauvés car les royalistes, revenus au pouvoir, exécutaient les supporteurs de Napoléon», relate notre interlocuteur. Le père Paruit s’est enfui en Alsace, tandis que ses fils sont venus s’installer à Maurice.
«Vers fin 2011, j’ai pris contact avec la propriétaire actuelle du Château des Rangeardières, la comtesse de Saint-Exupery. Elle m’a invité à y passer trois jours. C’est vraiment incroyable de pouvoir penser que l’aïeul de Madeleine ou encore l’écrivain René Bazin y ont vécu. Et que le poète Victor Hugo y a passé des vacances», raconte le sexagénaire. Il ajoute qu’il a aussi eu la chance de récupérer des photos et des peintures d’un des fils de l’aïeul Paruit.
La quête se poursuit
Bien que Clancy Philippe a déjà beaucoup de bons souvenirs de sa mission, il poursuit son petit bonhomme de chemin. «La quête des Aliphon se poursuit. Une page Facebooka été créée afin de permettre à ceux concernés de se faire connaître. A ce jour, plus d’une centaine de personnes s’y sont enregistrées», confie-t-il.
Ce passionné de recherches généalogiques compte organiser l’année prochaine une grande réunion de la famille Aliphon à Maurice. «Ces derniers, qui résident dans différentes parties du monde, s’organisent déjà pour cet événement», précise-t-il.
Le temps et les ressources faisant défaut, il s’est concentré, jusqu’à présent, sur les familles de sa mère et de sa femme. Mais il n’écarte la possibilité de fouiller dans le passé généalogique de la famille de son père plus tard. «C’est toute une aventure, mais beaucoup de satisfaction au bout de chacune des étapes», conclut Clancy Philippe.