PARC NATUREL : CE QUE LE DGS OUBLIE DE DIRE !
Jean Laurent ALCIDE
Quand un Directeur Général des Services refuse de mettre en œuvre une délibération votée par une assemblée d’élus, il commet une insubordination, faute grave qui relève d’une sanction disciplinaire. C’est la règle ! Elle s’applique à tout fonctionnaire ou agent non titulaire de droit public.
En refusant de manière permanente de mettre en œuvre plusieurs délibérations votées par les élus du Comité Syndical du PNM au motif que ce n’est pas sa priorité, le DGS s’expose à une telle sanction. D’où la convocation à un entretien préalable pour licenciement, dans le respect des droits du DGS et du principe du contradictoire.
Mais, aux lieu et place de cet entretien et, devant l’échec de l’appel à la mobilisation du personnel (seuls 9 / 149 agents du PNM présents), le DGS et ses amis ont choisi le coup de force et l’intimidation. Près d’une vingtaine de ses partisans, parents, syndicalistes et politiques ont littéralement envahi la salle d’entretien. Du jamais vu ! Tout y est passé : invectives, injures, réquisitoire contre la politique menée par la CTM. Une situation surréaliste aux relents de revanche des élections perdues.
Et que dire de la gestion des sites du Parc Naturel confiée à l’Association des Amis du Parc le 17 décembre 2015 alors que l’élection à la CTM a été acquise le 13 décembre 2015 ? Quelle conception de l’alternance démocratique ! Peu de gens savent qu’au lendemain des élections le Parc a été dépossédé de la gestion du Domaine d’Emeraude, du Château Dubuc, du Relais de Saint-Pierre dont le résultat d’exploitation révèle un déficit global qui s’élève à 409.000 € pour 2016. Vous avez dit dérive financière ?
Halte à la dérive technocratique !
Pour sa défense, le DGS persiste dans le déni et s’approprie allègrement le travail des élus en concoctant à la hâte un florilège d’actions et de politiques publiques mises en œuvre… par lui seul ! Imaginons un seul instant le DGS de la CTM s’appropriant les actions mises en œuvre par le Gran Sanblé pou ba péiy-a an chans sous la présidence d’Alfred MARIE-JEANNE ou celui de l’ex-Conseil général faisant un bilan exhaustif des politiques sociales mises en place par Claude LISE durant sa mandature (sic). Image grotesque d’une pensée absurde qui témoigne d’un égo hypertrophié. Si ce n’est pas une dérive technocratique cela lui ressemble étrangement !
Et, pour distiller sa vérité sur les réseaux sociaux, il fait appel à un agent du Parc, militant du MODEMAS & NPL, un activiste récidiviste qui avait formé un recours devant le Conseil d’Etat pour faire annuler l’élection d’Alfred MARIE-JEANNE à la CTM. Pour mieux contester l’autorité territoriale, il s’entoure d’acteurs politiques, ceux-là mêmes que l’on retrouve à la Maison des Syndicats lors d’une réunion de soutien à sa cause. Quelle collusion politique !
Plus qu’une petite touche d’enfumage médiatique pour bien diaboliser le président tyran qui veut couper la tête de l’irréprochable DGS au profil de gendre idéal et, la boucle est bouclée !
Mais la démocratie, elle aussi a ses règles et ses propres exigences. Elle ne peut souffrir d’approximation et rester en permanence à l’écume des vagues. Il va falloir aller en profondeur et répondre aux griefs reprochés.
Car, ce que le DGS oublie de préciser c’est que son insubordination ne repose par un seul fait mais sur sa manière de servir. Son refus permanent de mettre en œuvre des délibérations et des décisions de l’autorité territoriale est incompatible avec sa fonction.
Ce que le DGS oublie de préciser c’est qu’il ne peut exercer un contrôle d’opportunité sur les délibérations votées par les élus d’une assemblée.
Ce que le DGS oublie de préciser, c’est que la volonté exprimée par ces élus le 9 septembre 2016 en faveur d’un nouvel organigramme et d’un Centre de Formation aux Métiers de l’Environnement ne peut souffrir de ses analyses personnelles. Pourtant, le sujet est récurrent. Il a déjà fait l’objet de séminaires et d’une publication du CCEE sous la mandature d’Alfred MARIE-JEANNE en … 2004. Il vise à former de jeunes Martiniquais aux métiers de l’environnement pour mieux les préparer aux incertitudes de demain.
Ce que le DGS oublie de préciser, c’est qu’une partie du personnel a exprimé à maintes reprises sa souffrance et ses difficultés liées au faible niveau de rémunération et que dès lors, il appartenait au Président de convaincre son Comité syndical afin d’apporter des modifications au régime indemnitaire de ces agents de catégorie « C ». C’est l’objet de la délibération du 30 mars 2017 transmise au Contrôle de la légalité… le 13 juillet 2017. C’est aussi cela l’équité et la justice sociale !
Ce que le DGS oublie de préciser, c’est qu’il ne peut freiner voire bloquer les projets mis en place par la nouvelle équipe. Le DGS a déserté le Parc depuis de longs mois. Absent des manifestations des 40 ans du Parc où plusieurs artistes martiniquais ont pu s’exprimer et obtenir un cachet. Absent des réunions en communes pour le projet UNESCO. Absent du Congrès des Réserves Naturelles de France et du séminaire sur la gestion des espaces naturels. Absent de l’inauguration de la Maison de la Mangrove et des manifestations lors de la venue de la Ministre Ségolène Royal.
Ce que le DGS oublie de préciser, c’est qu’il s’octroie des congés sans l’autorisation de l’autorité territoriale.
Ce que le DGS oublie de préciser, c’est que la présence de personnes extérieures à l’institution n’était pas de nature à garantir la confidentialité de l’entretien préalable, ce qui fait que bien des points n’ont pu être examinés.
Ce que le DGS oublie de préciser, c’est que la divulgation de mails aux syndicats et aux médias, ou d’information à ses amis politiques est incompatible avec ses obligations de réserve.
Cela fait beaucoup trop d’oublis pour un seul homme !
En réalité, au-delà du cas particulier du Parc Naturel, ce qui est en jeu c’est la reconquête de la démocratie contre la technocratie au parfum de macoutisme. La tâche est rude car le traumatisme du 13 décembre 2015 est plus profond qu’on ne le pense !
Jean Laurent ALCIDE