La délégation guadeloupéenne a témoigné de la vitalité créatrice haïtienne
Schultz LAURENT junior (in "LE NATIONAL")
Le rideau est tombé sur la cinquième édition de la Foire internationale du livre d’Haïti. La délégation guadeloupéenne présente à la foire, dans des entretiens accordés au journal Le National, a témoigné de la créativité de l’imaginaire haïtien.
La délégation du Conseil régional de la Guadeloupe, s’est dit étonnée de la capacité de cette foire d’attirer tant de monde. « Je ne m’attendais pas à autant de personnes : élèves, étudiants et professionnels de tous horizons à cette foire. Pour un samedi, je suis vraiment surprise qu’il y ait encore du monde, encore des écoles qui sont venues exceptionnellement pour cette foire. C’est ma première visite en Haïti. Je n’avais pas encore mis les pieds dans le pays, mais des parents et des amis qui sont déjà venus ici m’avaient parlé d’Haïti avec enthousiasme. C’est un très beau pays que j’affectionne. Même quand à la télévision, on montre des images qui ne sont pas forcément positives, je remarque que c’est un pays normal comme Cuba et la République dominicaine. »
Pour Max Rippon, né à Grand Bourg de Marie Galante et qui est l’auteur de : « Dé gout dlo pou Dada », « Feuilles de mots », « Pawol naif », etc., Haïti est sa terre d’adoption. « Je me sens très bien chez moi, quand je suis à l’Artibonite et à Port-au- Prince je peux dire que c’est pareil. Ce salon du livre était une occasion pour moi de rencontrer un public très jeune. Cela est une originalité. Le contact s’est bien passé avec les jeunes haïtiens sur ce qui a été dit dans le débat que j’ai animé, nous avons semé des graines pour le futur. » Abordant les thématiques traitées dans ses oeuvres poétiques, Max Rippon a indiqué que sa poésie a pour objectif de rapporter des faits de société. Elle doit être témoin de ce qui se passe dans le présent, de graver des étapes sociales. Dans sa causerie : « le créole est un ciment pour le peuple caribéen. Il a montré que nous avons l’avantage d’avoir la même ascendance africaine et sur laquelle se sont calquées d’autres paroles venues de France, d’Europe et des puissances coloniales. »
« Si nous mettons cet héritage africain que nous avons en commun, nous pouvons faire une ramification et nous aurons l’opportunité de resserrer les liens et décider de ne pas vivre les océans et les mers qui nous séparent comme un pont. Et, si la mer devenait un pont qui nous unit. Nous sommes un même peuple. Nos silences sont les mêmes. Nos rires sont les mêmes. »
L’éditrice Régine Azor pense que la littérature haïtienne est foisonnante pas seulement en Haïti, mais à l’échelle internationale. Elle dit affectionner particulièrement les oeuvres des écrivains Lyonel Trouillot, l’invité d’honneur, et Jacques Stéphen Alexis. Elle aime particulièrement Le Romancero aux étoiles et le Parabole du failli de Lyonel Trouillot écrit en mémoire de Lobo, un diseur haïtien qui s’est suicidé à Paris. Ena Luther qui est à son quatrième voyage en Haïti a mis en valeur le dynamisme et le courage des Haïtiens. Son passage à la FILHA était dans le but de présenter au public haïtien la littérature guadeloupéenne.
Didyer Manette, auteur et éditeur est un passionné de la poésie. Il a déclaré que la FILHA est une très bonne expérience. « Ce qui m’a plu c’est le fait de voir des enfants toucher, s’accaparer et aimer les livres. Je pars heureux d’avoir vécu une telle aventure. » Fidèle lecteur de Lyonel Trouillot, de Gary Victor et de Yanick Lahens, il a fait savoir que les auteurs haïtiens parlent de l’histoire du peuple haïtien. Ces grands auteurs comme les autres ont porté avec honneur la littérature haïtienne sur la scène internationale. ».
Schultz Laurent Junior