Le G20 était bel et bien une bombe à retardement
A regarder la télé, écouter la radio, lire France-Antilles ainsi que divers blogs, il n'y a pas de pays où la science du politique est plus développée qu'à la Martinique. C'est ainsi qu'au soir du 6 décembre 2015, lorsque, grâce à un coup de génie politique de son leader Alfred MARIE-JEANNE, le "GRAN SANBLE", a conclu un accord de gestion (ou "pacte de mandature") avec la Droite de "BA PEYI-A AN CHANS" conduite par Yan MONPLAISIR, nos grand politologues journalistiques, blogueurs et universitaires sont immédiatement montés sur leur plume.
" Alliance de l'eau et du feu", clama celui-ci ; "Alliance de la carpe et du lapin", ricana tel autre.
Et tous, à commencer par les experts de la coalition vaincue à savoir le PPM/EPMN, de prévoir que dans trois mois, dans six mois,"au pire dans un an", l'accord de gestion volerait en éclats et que le "GRAN SANBLE" et "BA PEYI-A AN CHANS" se déchireraient. Pour nos lecteurs non martiniquais, il faut savoir que le "GRAN SANBLE" est un rassemblement de 6 partis politiques : 3 indépendantistes (MIM, PALIMA, CNCP), 2 autonomistes (RDM, PCM) et 1 écologiste (MARTINIQUE-ECOLOGIE). Quant à "BA PEYI-A AN CHANS", il a, lui, rassemblé diverses tendances de la droite et du centre.
Or, plus de 2 ans après le second tour, le 13 décembre 2015, qui a vu la victoire du GSPBPAC (GRAN SANBLE POU BA PEYI-A AN CHANS), l'alliance de l'entre-deux tours donc, il n'y a jamais eu le moindre début de commencement de conflit entre les deux parties.
Mieux : les élus de la Droite ont un comportement d'une loyauté exemplaire et surtout démontrent une capacité de travail et un sérieux qui servent grandement le GSPBPAC (au contraire de certains (es) élus (es) du GRAN SANBLE dont on se demande bien ce qu'ils fichent dans une assemblée chargée de diriger les affaires martiniquaises). Croyez-vous que nos grands politologues journalistiques, universitaires et blogueurs aient reconnu s'être trompés ? Jamais pas ! comme on dit en créole. Ils (elles) comptent sur le dicton qui affirme que "Neg pa ni mémwè" et qui fait que presque plus personne n'a gardé en mémoire le fait qu'ils avaient tous annoncé un séisme politique imminent après la victoire du GSPBPAC.
Autre bourde commise par ces grands savants ès-politologie : le G 20. Ils n'ont jamais pris au sérieux ce rassemblement, certes hétéroclite, de maires RDM, de gens du MODEMAS, de Bruno-Nestor AZEROT et de Jean-Philippe NILOR. A les entendre, il s'agissait de quelque chose d'anecdotique, voire de folklorique et aucune analyse sérieuse n'a été produite par eux pour tenter d'en comprendre les aboutissants et s'interroger sur ce que cette structure semi-anbafey présageait pour l'avenir de la Martinique. Pourtant, le G 20 ne voulait rien moins que la mise aux oubliettes des deux principaux leaders de la "gauche" martiniquaise non-PPM c'est-à-dire A. MARIE-JEANNE et C. LISE. Motif : ces deux personnages étaient bien trop vieux. Place aux jeunes (quinquagénaires tout de même !) ! Ont-ils d'ailleurs même su, ces grands politologues, que le G 20 n'aurait pas duré plus de quinze jours si MARIE-JEANNE avait cédé à la principale exigence de celui-ci à savoir l'élimination de Claude LISE de la liste du GRAN SANBLE ?
Il n'y a que sur le site-web BONDAMANJAK et dans l'ouvrage de L. BOUTRIN et R. CONFIANT intitulé "DECEMBRE 2015. UNE NOUVELLE PAGE DE L'HISTOIRE DE LA MARTINIQUE"(publié chez Caraibéditions) que l'on trouve une vraie analyse du G 20 et surtout, dans ledit ouvrage, une expression prémonitoire : "C'est une bombe à retardement". Comme Neg pa ka li (en plus de n'avoir pas de mémoire), presque personne n'a relevé cette expression et aujourd'hui, tous nos grands politologues et blogueurs sont effarés par ce qui se passe au sein du MIM. Ils tombent des nues, ils semblent découvrir que c'était au sein du "GRAN SANBLE" lui-même qu'il y avait les germes d'un futur conflit et non, comme ils l'avaient idiotement prédit, entre le "GRAN SANBLE" et "BA PEYI-A AN CHANS". Donc, oui, le G 20, ou ce qu'il en est resté après la victoire du GSPBPAC le 13 décembre 2015, était dès le départ une bombe à retardement, même si certains de ses membres étaient (et sont) des militants du MIM et siègent à la CTM dans la majorité. Le 13 décembre 2915 a aussi été la défaite du G 20 et ça, à part le site BONDAMANJAK et l'ouvrage de L. BOUTRIN et R. CONFIANT, personne ne l'a souligné.
Car en dépit de sa défaite, le G 20 a continué à exister, toujours à demi-anbafey, certains ayant quitté le groupe et d'autres y arrivant, et il a placé MARIE-JEANNE et le GSPBPAC sous haute surveillance, attendant le faux pas, les peaux de banane, les problèmes comme celui du TCSP, du lycée Schoelcher ou du PNM, observant l'état de santé de CHABEN pour voir s'il n'était pas guetté par Alzheimer, attendant le procès GREEN PAROTT du 21 mars prochain ou tout simplement le gong de l'horloge biologique. Et c'est ici qu'il faut pointer du doigt, la troisième aveuglement de nos grands politologues : non seulement, ils avaient prédit à tort une guerre entre le GRAN SANBLE et BA PEYI-A AN CHANS, non seulement ils avaient sous-estimé le rôle du G 20, mais en plus, ils ne se sont jamais penchés sur les rapports entre le MIM et les 5 autres partis du "GRAN SANBLE". Jamais ! Or, outre le conflit interne au MIM entre Chabinistes et Niloristes, il y a aussi un conflit larvé entre Niloristes et élus des cinq autres partis, les premiers traitant les seconds d'"auto-stoppeurs politiques", expression méprisante voulant dire que sans le MIM, jamais ils n'auraient été élus à la CTM. Cela, nos grands politologues n'en parlent jamais. Pourtant, n'importe qui peut le voir : lorsqu'un élu du GSPBAC qui n'est pas du MIM est en difficulté, personne de la majorité (composée principalement d'élus du MIM) ne vient à son secours ! On a ainsi pu le voir lors du conflit du Parc Naturel qui a duré tout de même 147 jours.
Ces Niloristes oublient ou feignent d'oublier que le "GRAN SANBLE" n'avait réalisé que 30% des voix au premier tour de l'élection à la CTM et que si l'on accorde, disons, 1% des voix à chacun des cinq partis qu'ils qualifient d"auto-stoppeurs", le MIM n'aurait réalisé que...25% des voix. Alors que le PPM/EPMN était, lui, quasiment à 39% des voix ! Sans donc les "auto-stoppeurs" au premier tour et sans la Droite au second, jamais le MIM n'aurait pu conquérir la CTM. Toutefois, au sein du MIM, les Chabinistes savent parfaitement cela ! Donc quand aujourd'hui, CHABEN dénonce les "comploteurs" et demande à NILOR de "partir" dans une réunion publique au François, quand il traite ce dernier de "lâche" le lendemain sur RLDM, il n'y a que nos grands politologues journalistiques, blogueurs et universitaires à s'en étonner et à ouvrir des yeux effarés.
Oui, le G 20 était et est encore une bombe à retardement dont les déflagrations vont se faire sentir de plus en plus fort dans les jours et les semaines qui viennent...