SIX NOUVEAUX ACADEMICIENS INTEGRENT L'ACADEMIE DU CREOLE HAÏTIEN
«Lang manman nan edikasyon : wi aprann se konprann ! », tel a été le thème retenu par l’Académie du créole haïtien /Akademi kreyòl ayisyen (AKA)) pour célébrer la Journée internationale de la langue maternelle, le 21 février 2018 au Centre de la convention de la BRH. Cette cérémonie était marquée par l’installation d’un conseil consultatif et de six nouveaux académiciens. Dans la foulée, l’académie en a profité pour décerner des plaques d’honneur à des auteurs haïtiens travaillant pour la promotion du créole.
Depuis son existence, l’Académie du créole haïtien /Akademi Kreyòl ayisyen (AKA) n’a cessé de travailler pour rehausser la langue créole. À l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la langue maternelle, l’académie renouvelle une fois de plus ses vœux pour promouvoir le créole haïtien.
Au cours de la célébration, l’AKA a procédé à l’installation d’un conseil consultatif composé de 12 membres. Agrémentée de danses folkloriques haïtiennes, de chants et de shows de tambour, cette cérémonie a particulièrement mis en l’honneur deux écrivains haïtiens qui ont travaillé pour la défense du créole haïtien à travers leurs œuvres. Georges Castera et Émile Célestin Mégie sont les deux figures emblématiques honorées en cette occasion.
Rachelle Charlier Doucet (Fondasyon kilti kreyasyon), Rosilia François Corneille (Jounal bon nouvèl), Paul Antoine ( Enstiti filozofi salezyen), Dominique Barthélemy ( Asosiyasyon profesè lang kreyòl nan Nò ak Nòdès), Ernst Merville( Tanbou literè) sont cinq des nouveaux académiciens installés au cours de la cérémonie. Néanmoins, Rachel Beauvoir Dominique (Konfederasyon nasyonal vodouyizan ayisyen), sixième membre de l’AKA décédée le 5 janvier 2018, est considérée comme académicienne posthume par l’Académie du créole haïtien. Un moment de recueillement lui était consacré pour ses multiples travaux réalisés dans la langue créole.
Dans ce plaidoyer pour promouvoir et valoriser la langue créole, le président exécutif de l’AKA, Jean Pauris Jean-Baptiste, dans son discours de circonstance a formulé une requête à l’endroit de l’État haïtien. Il a souhaité que le gouvernement se démène afin que le créole soit considéré comme l’une des langues de la CARICOM. Le président du conseil exécutif de l’AKA croit qu’une telle décision sera bénéfique pour le pays dans plusieurs domaines d’activités. Une demande qui a été vivement applaudie par l’assistance.
Abordant dans le même sens, le ministre de la Culture Limond Toussaint a mis l’accent sur la dimension identitaire de la langue maternelle. « La langue maternelle est un pont historique qui relie toute les générations », a fait remarquer le ministre de la Culture, soulignant qu’elle est notre fierté, et fait notre authenticité « Elle charrie toutes nos traditions, nos mœurs, nos coutumes », compte ledit ministre.
Dans cette même lancée, pour promouvoir la langue créole, le ministre de la Culture voit dans le thème retenu pour cette grande célébration la nécessité de renforcer la traduction, la rédaction des livres en créole ainsi que son apprentissage. Il croit qu’à côté des autres langues, la langue créole facilitera une meilleure compréhension des notions enseignées.