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SANTE: HAÏTI DEPENSE 13 DOLLARS PAR PERSONNE PAR AN, LES DOMINICAINS 180 DOLLARS

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SANTE: HAÏTI DEPENSE 13 DOLLARS PAR PERSONNE PAR AN, LES DOMINICAINS 180 DOLLARS

SANTE: HAÏTI DEPENSE 13 DOLLARS PAR PERSONNE PAR AN, LES DOMINICAINS 180 DOLLARS

Le groupe de la Banque mondiale a présenté aux journalistes son dernier rapport sur le financement de la santé intitulé « Mieux dépenser pour mieux soigner : un regard sur le financement de la santé en Haïti ». Un rapport accablant qui présente les inefficacités et les inefficiences de notre système sanitaire. La BM déplore la diminution accélérée du financement de l’État à la santé. Les économistes de la BM ont recommandé de placer un moratoire sur la construction de nouveaux hôpitaux. Ils recommandent également d’établir un plan directeur dans le but d’accroître les dépenses publiques, de prioriser les soins de santé primaires et préventifs.

« Avec seulement 4% de la part du budget national  allouée à la santé, on ne peut pas aller loin », a déclaré Pierre Bonneau, chef de programme de la Banque mondiale qui présentait ce lundi, au bureau de la BM, aux côtés d’Eleonora Cavagnero, économiste de la santé pour la BM, Raju Singh, économiste en chef pour Haïti, le dernier rapport sur le financement de la santé. Le secteur de santé a besoin de plus d’investissements publics et d’une meilleure allocation des dépenses pour améliorer l’accès aux soins pour tous les Haïtiens.

Malgré les besoins en matière de santé, la part du budget de l’État allouée à la santé n’a cessé de diminuer pendant les 12 dernières années, baissant de 16,16% en 2004 à 4,4% actuel. Parallèlement, le financement des bailleurs de fonds  chute considérablement. Cet état de fait ne fait que réduire les possibilités de l'accès de la population aux soins de qualité. Les mères de famille pauvres, quant à elles, sont moins susceptibles de bénéficier de soins dispensés par un personnel qualifié lors de leur accouchement. Le rapport fait état de 49% des ménages, pour des raisons financières, qui n’ont pas consulté de professionnel de santé.

« D’urgence, le gouvernement doit planifier un relèvement du financement public pour la santé et une meilleure coordination de l’aide internationale. L’élaboration des taxes spéciales pour la santé, telles qu’une taxe sur le tabac et l’alcool, pourrait permettre de mobiliser des fonds dans le secteur », a recommandé Eleonora Cavagnero, économiste de la santé pour la BM, qui fait remarquer qu’au niveau régional, les taux de mortalité maternelle et infantile sont beaucoup plus élevés en Haïti que dans les autres pays.

Si des progrès sont observés à travers l’augmentation de l’espérance de vie, Haïti fait face à de multiples défis, relate la Banque mondiale qui présentera son rapport ce mardi aux autorités de l’État. À part la mortalité materno-infantile qui reste très élevée, nous avons de sérieux progrès à faire notamment en ce qui concerne la vaccination. 32% des enfants de moins de 24 mois n’ont pas reçu les trois doses du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche.

Selon les observations du rapport intitulé « Mieux dépenser pour mieux soigner : un regard sur le financement de la santé en Haïti », les dépenses publiques de santé par habitant n’atteignent que 13 dollars par an, ce qui est inférieur à la moyenne de 15 dollars des pays à faible revenu. Ce chiffre est en dessous de la moyenne des voisins comme la République dominicaine (180 dollars) ou Cuba (781 dollars).

En outre, plus de la moitié des dépenses totales de la santé correspondent à des soins curatifs plutôt que préventifs. 38% des dépenses totales de santé sont consacrées au secteur hospitalier. Pourtant, ces hôpitaux ne sont pas suffisamment équipés pour le niveau de soins requis. Ce qui fait que, malgré ce financement important, les prestations de services n'ont pas augmenté. Il faut que le fonctionnement du secteur de santé en Haïti soit plus efficace, et que la prestation des services devienne plus accessible à la population vulnérable », a insisté Raju Singh, économiste en chef pour Haïti.

Eleonora Cavagnero, économiste de la santé pour Haïti à la Banque mondiale et auteur principal du rapport, a pour sa part estimé que l’efficience des prestataires de soins de santé est très faible, en particulier au niveau primaire.

En comparaison à d’autres pays à faible revenu comme nous,  les institutions sanitaires d’Haïti obtiennent un score d’efficience technique très faible : 0,04 sur 1 pour les dispensaires et 0,09 pour les centres de santé sans lit. Les dispensaires qui sont les principaux types d’institutions sanitaires de soins de santé primaire constituent le type de formation sanitaire le plus inefficace en Haïti », selon le rapport qui fait également état du faible niveau d’efficacité pour toutes les autres formations sanitaires de taille moyenne ainsi que pour les hôpitaux.

« Le financement de la santé n’a pas été réalisé là où il était le plus nécessaire », lit-on dans un communiqué de la BM, citant Mary Borton-Dock, envoyée spéciale de la Banque mondiale en Haïti.

Parce que les projections économiques indiquent que la croissance économique d’Haïti restera faible, les chercheurs font remarquer qu’il est essentiel d’utiliser efficacement les ressources existantes. Le rapport recommande  d’adopter sept changements stratégiques.

Prioriser les soins de santé primaires. Cela sous-entend de rediriger une partie du financement des hôpitaux vers les soins de santé primaires, chiffrer et hiérarchiser le plan directeur actuel.

Pour la Banque mondiale, Haïti doit accroître l’accès équitable à des soins de qualité.  Il recommande de dépenser plus judicieusement en ce qui concerne les hôpitaux. À cet effet, il propose de « placer un moratoire sur la construction des hôpitaux jusqu’à ce que les établissements hospitaliers existants puissent être cartographiés et qu’un programme d’octroi de licence aux hôpitaux prennent en compte les directives du paquet essentiel de services ait été mis au point. Cette recommandation est justement faite par rapport au constat que la vague de construction des hôpitaux financés de manière externe, toujours en cours, ne s’est pas accompagné de plans visant à soutenir les coûts opérationnels et maintenir la prestation des services. »

 

 


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